Il est consternant de constater qu’en ces temps où la crédibilité et l’intégrité de la profession journalistique sont plus que jamais cruciales, le chef de l’État gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, a choisi de recevoir en grande pompe Raoul Christophe Bia. Ce dernier, ancien journaliste de la chaîne Vision 4 au Cameroun, a récemment admis avoir outrepassé ses fonctions, portant atteinte à la réputation de plusieurs personnalités camerounaises. En dépit de ses excuses publiques publiées sur ‘’Journal du Cameroun.com’’, cette reconnaissance officielle par le Gabon soulève de sérieuses interrogations sur les critères de valorisation et d’honneur adoptés par les plus hautes autorités du pays.
Raoul Christophe Bia, après avoir quitté le Cameroun pour la Côte d’Ivoire sans parvenir à y asseoir sa crédibilité journalistique, a trouvé refuge au Gabon. Son admission au sein de Média Afrique News n’a pas seulement été un faux pas, mais aussi une véritable insulte pour les professionnels gabonais qui, jour après jour, risquent leur vie et leur intégrité pour offrir une information honnête et de qualité à la population. Ces hommes et femmes, souvent ignorés et maltraités par le pouvoir en place, méritent bien plus que les égards réservés à un individu qui a lui-même reconnu avoir failli à l’éthique journalistique.
Il est d’autant plus révoltant que cette reconnaissance survienne alors que de nombreux journalistes gabonais attendent toujours une juste rémunération pour leur travail, notamment ceux qui ont couvert le dernier Dialogue National Inclusif. Ces professionnels ont été félicités par le peuple et les autorités pour leur contribution, mais se retrouvent aujourd’hui délaissés et méprisés. Plusieurs lettres adressées au chef de l’État restent sans réponse, et la situation ne fait qu’empirer avec cet acte provocateur.
Cet affront est le résultat direct des conseils médiocres prodigués au chef de l’État. Oligui Nguema, militaire de formation, semble mal entouré par des conseillers incapables de lui fournir des stratégies réfléchies et appropriées pour améliorer son image publique. Honorant un journaliste étranger controversé tout en négligeant les plaintes et besoins de ses propres journalistes, il s’éloigne chaque jour un peu plus de la réalité de son peuple et de ses serviteurs dévoués.
Il est urgent que le président revoie ses priorités et ses actions. Agir avec discernement et moins d’émotion, en s’entourant de conseillers compétents et stratèges, est crucial pour restaurer non seulement son image, mais aussi la confiance du peuple gabonais et des professionnels de la presse. Sans cela, la crédibilité de son administration continuera de s’effriter, et les vrais héros de l’information resteront dans l’ombre, non reconnus et non récompensés pour leur courage et leur dévouement.
Il est donc impératif que le Gabon honore ceux qui le méritent vraiment : les journalistes qui, malgré les obstacles et les risques, restent fidèles à la vérité et à l’éthique de leur profession.