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Le Parti Démocratique Gabonais (PDG) n’a jamais été un simple parti politique. Il a été, durant près de 60 ans, une machine de prédation, une organisation mafieuse qui a pillé le Gabon jusqu’à la moelle, réduisant un pays béni par la nature à un champ de ruines. C’est sous son règne que le Gabon, jadis prospère, s’est retrouvé avec des routes impraticables, un système de santé à l’agonie, des écoles en décrépitude et un chômage des jeunes à des niveaux catastrophiques. L’alternance démocratique ayant été confisquée depuis des décennies, c’est finalement l’armée qui a dû intervenir pour arracher le pays aux griffes de ces fossoyeurs.
Le 30 août 2023, un vent d’espoir a soufflé sur le Gabon : le peuple, exsangue, voyait dans le Général Brice Clotaire Oligui Nguema un sauveur, un homme providentiel venu restaurer la dignité nationale et mettre un terme à l’impunité. Mais aujourd’hui, à mesure que le voile se lève, ce rêve tourne au cauchemar. Car contre toute attente, après quelques avancées symboliques et des décisions spectaculaires, le Président de la Transition a progressivement réintroduit dans l’appareil d’État les dignitaires de l’ancien régime, ces mêmes criminels économiques et sanguinaires qui ont détruit le Gabon.
Le PDG, parti honni et déchu, a trouvé un moyen de renaître de ses cendres, infiltrant les institutions de la transition avec une aisance terrifiante. Dans les deux chambres du Parlement, dans le gouvernement, dans les grandes entreprises publiques, ils sont partout : 3/4 des postes leur ont été concédés. L’impunité leur a été offerte sur un plateau d’argent, et avec elle, le retour des détournements, du copinage, de l’injustice et même des crimes rituels.
Face à cette situation, l’un des plus grands scandales de l’ère Oligui se profile à l’horizon : la réhabilitation complète du PDG sous couvert d’un soutien à la candidature du Président de la Transition pour l’élection d’avril 2025. Après avoir été suspendu, ce parti de gangsters en col blanc, au lieu de s’assumer en tant qu’opposition, vient maintenant se positionner en allié de son propre tombeur. C’est le monde à l’envers, une aberration politique sans précédent : une honte pour la démocratie gabonaise!
Le PDG ne présente pas de candidat ? Bien sûr ! Il se contente de faire mine de plier l’échine tout en préparant sa vengeance à long terme. Car en réalité, cette manœuvre n’a qu’un seul but : détruire Oligui Nguema de l’intérieur et préparer son retour triomphal en 2032.
Acceptant cette alliance contre nature, Oligui scelle son propre sort. Cette collusion risque d’être fatale pour sa candidature, car le peuple gabonais, qui voyait en lui un libérateur, n’acceptera jamais de voir ses anciens bourreaux revenir au sommet de l’État sous sa protection. Le ressentiment populaire est immense, et chaque électeur qui s’apprêtait à voter pour lui pourrait bien changer d’avis, non pas pour soutenir un autre projet, mais par pur désir de vengeance.
En s’alliant au PDG, Oligui commettrait une erreur monumentale : il trahirait la confiance du peuple, déshonorerait la mémoire des victimes de ce régime et offrirait un boulevard aux forces de l’opposition, qui se feront un plaisir de le dépeindre comme un simple pion du système Bongo, un traître à la cause de la libération nationale.
L’histoire l’a prouvé : pactiser avec le diable ne mène qu’à l’enfer. Le PDG n’a jamais été un allié fiable. Ce sont des opportunistes, des serpents qui sifflent des promesses d’allégeance aujourd’hui pour mieux planter leur dague demain. Oligui croit peut-être asseoir son pouvoir en récupérant leur machine politique, mais il ne fait en réalité que s’auto-détruire.
Car en acceptant ce soutien, il devient l’otage d’un système qu’il prétendait combattre. Il s’enferme dans une spirale infernale qui ne lui laissera aucun échappatoire :
- S’il gagne l’élection avec le PDG à ses côtés, il deviendra leur marionnette, incapable d’opérer la moindre réforme sans leur aval.
- S’il perd, il aura en face de lui une opposition renforcée et un PDG plus puissant que jamais, qui n’attendra qu’un faux pas pour le renverser et reprendre le contrôle du pays.
Les Gabonais ne sont pas dupes. Le PDG ne veut pas sauver Oligui, il veut l’utiliser pour mieux le détruire et revenir en force dans sept ans.
Brice Clotaire Oligui Nguema est à la croisée des chemins : soit il tranche définitivement avec les vestiges du régime Bongo en refusant l’allégeance du PDG, soit il scelle sa propre chute en pactisant avec l’ennemi.
Le verdict appartient désormais au peuple. Mais une chose est certaine : si Oligui persiste dans cette voie, il risque de voir son rêve de présidence basculer dans le néant.
Par Rhonny Starr Biyong .