La SEEG, ce géant de l’énergie et de l’eau au Gabon, réputé pour sa rigueur impitoyable envers ses clients en retard de paiement, se retrouve aujourd’hui dans une position honteuse. L’entreprise, qui n’hésite pas à couper l’électricité ou l’eau à la moindre facture impayée, est désormais elle-même coupable de négligence flagrante envers ses partenaires, au détriment des foyers gabonais.
Depuis des mois, la SEEG accumule les retards de paiements envers ses sous-traitants, notamment la société britannique Aggreko, spécialisée dans la production d’énergie. Cette dette, qui s’élevait déjà à 9 millions d’euros en octobre 2023, a explosé pour atteindre un montant vertigineux de 22,9 millions d’euros (soit 15,1 milliards de FCFA) en moins d’un an. Les engagements pris par la SEEG de régler ses dettes sont restés lettre morte, plongeant le pays dans une situation critique.
Aggreko, lassée de ces promesses non tenues, a commencé à réduire la puissance de ses centrales depuis le 12 août, provoquant une recrudescence des délestages à Libreville. Les foyers et les entreprises gabonaises paient aujourd’hui le prix fort pour l’irresponsabilité de la SEEG. Mais ce n’est que le début. Aggreko a averti qu’en l’absence de paiement intégral d’ici le 20 août, elle procèdera à l’arrêt complet de ses centrales, menaçant ainsi de plonger le Gabon dans le noir.
Comment une entreprise qui se targue d’être le pilier de l’approvisionnement en énergie et en eau d’un pays peut-elle se permettre une telle irresponsabilité ? La SEEG, en refusant de payer ses dettes, met en péril la stabilité de milliers de foyers, aggravant encore la précarité de ses clients.
Il est grand temps que l’État gabonais prenne ses responsabilités et impose à la SEEG de se conformer à ses obligations financières. L’inaction de la SEEG est non seulement un scandale financier, mais aussi une menace directe à la sécurité et au bien-être des citoyens. Le gouvernement doit intervenir immédiatement pour mettre fin à cette situation catastrophique et obliger la SEEG à réparer les dommages qu’elle inflige à la nation.
Les Gabonais méritent mieux que des dirigeants d’entreprise irresponsables. Ils méritent une SEEG qui respecte ses engagements, non seulement envers ses partenaires, mais aussi envers les citoyens qu’elle prétend servir. L’heure n’est plus aux promesses vides. Il est temps d’agir, et de rendre des comptes.