Guy Bertrand Mapangou, une figure politique bien connue au Gabon, suscite de vifs débats. Depuis sa démission du Parti Démocratique Gabonais (PDG), cet ancien ministre et collaborateur influent d’Ali Bongo Ondimba est devenu un sujet de controverses, avec des critiques oscillant entre attaques virulentes et analyses nuancées de son rôle dans la sphère politique gabonaise. Mais ces procès d’intention soulèvent une question fondamentale : est-il juste de réduire Mapangou à un simple acteur de l’ancien régime ou doit-on reconnaître son rôle dans la transition actuelle et ses efforts pour un Gabon renouvelé ?
Guy Bertrand Mapangou n’est pas qu’un simple témoin du paysage politique gabonais. Il en est un acteur majeur, avec une carrière qui témoigne d’une certaine polyvalence et d’un sens stratégique. Sa capacité à mobiliser les populations dans la province de la Ngounié, notamment lors du référendum de 2024, a démontré sa force d’organisation et son influence. Bien que critiqué pour son association avec le régime Bongo père et fils, son rôle dans la transition dirigée par le Président Brice Clotaire Oligui Nguema montre une volonté de participer à la reconstruction d’un Gabon nouveau. Certains observateurs estiment que sa décision de créer Le Rassemblement, un parti soutenant la Transition, est une démarche courageuse visant à fédérer les forces locales et nationales autour d’un projet de réformes profondes. Pourtant, ses détracteurs ne manquent pas de pointer du doigt son passé, sans tenir compte des nuances indispensables dans l’analyse de son parcours.
Les attaques contre Mapangou, notamment celles affirmant son « échec » à répondre aux attentes de sa base, semblent ignorer un fait majeur : la transition actuelle est en grande partie composée d’anciens acteurs du régime précédent. Pourquoi alors concentrer les critiques sur sa personne, tout en épargnant les autres figures militaires et civiles ayant également servi sous Ali Bongo ? À l’international, des exemples similaires illustrent comment des figures controversées peuvent jouer un rôle clé dans la transition et la réforme. En Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, ancien proche de Jacob Zuma, a réussi à mener une politique réformiste tout en composant avec un lourd héritage. En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, bien qu’ayant été ministre sous Félix Houphouët-Boigny, a su se réinventer pour moderniser le pays. Ces cas montrent que l’expérience acquise sous un régime précédent peut être un atout lorsqu’elle est mise au service d’une vision renouvelée.
Les déclarations accusant Mapangou de ne pas être un acteur du changement reposent sur des contradictions flagrantes. Comment peut-on parler de « fin de règne » pour un homme qui siège aujourd’hui parmi les proches collaborateurs du Président Oligui ? La transition gabonaise, en associant des figures civiles et militaires issues de l’ancien régime, illustre une volonté de préserver la paix et de construire une nation sur des bases inclusives. Il est donc crucial de dénoncer ces procès d’intention qui, loin de renforcer le débat politique, incitent à la haine et divisent inutilement les Gabonais. Le Président Oligui lui-même a prôné l’unité et l’utilisation de toutes les compétences disponibles pour reconstruire le pays. En attaquant Mapangou, c’est cette dynamique que l’on met en péril.
Guy Bertrand Mapangou incarne les défis et les opportunités d’un Gabon en transition. Ses efforts pour mobiliser les populations et soutenir les réformes montrent un engagement réel, malgré un passé qui continue de peser sur sa réputation. Il est temps de dépasser les jugements simplistes pour reconnaître l’importance de contributions diverses à la construction d’un Gabon moderne. La critique doit être constructive, non destructive, afin de donner une chance à ceux qui, comme Mapangou, s’efforcent d’apporter leur pierre à l’édifice. Un Gabon nouveau ne peut se construire sur des querelles stériles, mais sur une union pragmatique des compétences et des expériences.