La tragédie survenue lors d’un match de football à N’Zérékoré, ayant coûté la vie à des dizaines de personnes, est une illustration douloureuse des dysfonctionnements récurrents lors des grands rassemblements en Afrique. Derrière cet événement se dessinent des problématiques bien connues : gestion défaillante de la sécurité, infrastructures inadaptées et impréparation totale face aux situations d’urgence.
Ce drame rappelle tragiquement d’autres incidents similaires sur le continent. En 2022, lors de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun, une bousculade au stade d’Olembé avait causé la mort de huit personnes et blessé des dizaines d’autres. Les témoignages avaient révélé des défaillances criantes dans la gestion de la foule et des contrôles de sécurité insuffisants. De même, en 2009, une bousculade lors d’un concert en Côte d’Ivoire avait viré au cauchemar, entraînant la mort de plusieurs spectateurs en raison de la panique et de l’absence de voies d’évacuation adaptées.
Ces catastrophes partagent des causes communes. Les infrastructures sportives et culturelles en Afrique sont souvent vétustes et mal conçues, ne respectant pas les normes de sécurité internationales. Les sorties de secours sont insuffisantes, les contrôles à l’entrée défaillants, et les foules mal canalisées. Lors des événements, les agents de sécurité, en nombre limité et souvent mal formés, peinent à gérer les situations de crise, exacerbant le chaos.
Images illustratives de la situation de panique qui a prévalu ce jour dans ce stade .
À N’Zérékoré, l’escalade de violence a commencé par une contestation d’une décision arbitrale, mais c’est l’incapacité à contrôler la situation qui a transformé un simple désaccord en carnage. Une présence sécuritaire renforcée, mieux formée, et équipée aurait pu contenir la colère des supporters. De même, des infrastructures adaptées, avec des voies d’évacuation claires et des dispositifs de gestion de foule efficaces, auraient réduit les risques de bousculades meurtrières.
Ce drame aurait pu être évité par une meilleure anticipation des risques. Les autorités doivent tirer les leçons de ces tragédies répétées en imposant des normes strictes de sécurité pour tous les rassemblements publics. La formation rigoureuse des agents de sécurité, des simulations d’évacuation, et la rénovation des infrastructures sont autant de mesures indispensables pour prévenir de nouvelles catastrophes.
Il est temps que la sécurité des citoyens devienne une priorité. Le sport et les spectacles, symboles de rassemblement et de joie, ne doivent plus jamais se transformer en scènes de deuil national.