Il y a cinq ans, le petit Rinaldi disparaissait mystérieusement, laissant derrière lui une famille dévastée et un pays en état de choc. Depuis, rien. Aucun mot officiel, aucune enquête publique véritable, aucune justice. Son nom est devenu le symbole d’une faille inquiétante dans la protection de nos enfants.
Aujourd’hui, le cauchemar recommence. La petite Bibana, âgée de 1 an et 9 mois, a été enlevée il y a plus d’un mois. Et comme pour Rinaldi, le silence total de l’État persiste : aucune conférence de presse, aucun appel à témoins relayé par les médias officiels, aucun mot rassurant aux parents désespérés.
Le contraste est insupportable. Nos forces de l’ordre savent interpeller de jeunes vendeurs de cannabis, exhiber des voleurs de portables sur les écrans des télévisions publiques, mais deviennent soudain aveugles face aux crimes qui touchent aux enfants. Quand les réseaux puissants ou les complicités dans les hautes sphères sont en jeu, l’État semble disparaître.

Comment accepter qu’après le drame Rinaldi, aucune leçon n’ait été tirée ? Que Bibana puisse disparaître et que les familles restent seules face à l’angoisse et au désespoir ? Derrière ce silence, le peuple gabonais devine la peur, la complicité, ou pire encore : une volonté d’étouffer la vérité.
L’heure n’est plus aux promesses de transparence, mais aux actes concrets. Les Gabonais ne demandent pas de démonstrations médiatiques, mais la vérité et la justice, pour Bibana, pour Rinaldi, et pour tous les enfants disparus dont les visages ne franchissent jamais les écrans.
Chaque jour de silence est une gifle supplémentaire aux familles. Chaque jour où le crime reste impuni affaiblit la confiance du peuple en son État. Un deuxième Rinaldi serait inacceptable. Il est temps que le Gabon se réveille et agisse avant qu’un autre enfant ne disparaisse dans l’indifférence.









