Dans une récente interview avec L’Essor, Francis Jean Jacques Evouna, Chef d’entreprises et Président du Conseil Gabonais du Patronat (CGP), a offert une perspective éclairée sur les enjeux politiques et économiques actuels du Gabon. Cet entretien explore ses réflexions sur l’élitisme politique, le nationalisme du Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, ainsi que ses vues sur le renouveau de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon.
Interrogé sur les théories élitistes en politique, Evouna s’est lancé dans une analyse historique approfondie. Il a expliqué que la réflexion politique trouve ses racines dans la civilisation grecque, au 6e siècle avant J.-C., et que la pensée politique s’est développée avec la philosophie de l’époque. Quant aux théories élitistes, il les définit comme des concepts qui se basent sur l’idée que seules les personnes les plus compétentes devraient exercer le pouvoir, dans un monde où l’égalitarisme serait un idéal irréalisable. Evouna cite l’économiste Vilfredo Pareto comme père de l’élitisme, soutenant que la compétence technique est le fondement de la légitimité au pouvoir.
À la question de savoir si Brice Clotaire Oligui Nguema est un nationaliste, Evouna répond sans ambiguïté. Pour lui, le nationalisme, apparu au 18e siècle, est une idéologie anti-autoritaire, opposée à la monarchie et aux régimes totalitaires. Il affirme avec force que le Président Oligui incarne ce sentiment nationaliste. Selon Evouna, Oligui place la nation au cœur de sa politique, une position qui transcende les intérêts personnels au profit du bien commun. Pour lui, le nationalisme du Président est lié à la démocratie, à l’unité nationale et à la défense des intérêts du Gabon face aux pressions extérieures.
Sur le plan économique, Evouna met l’accent sur l’urgence de réveiller la Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon, restée inactive depuis près de 14 ans. En tant que président du CGP, il voit la Chambre de Commerce comme un levier indispensable pour dynamiser l’économie nationale. Il appelle les entrepreneurs à y adhérer pour favoriser les échanges d’idées et renforcer les PME et TPE, éléments clés du tissu économique. Il propose que cette institution devienne un véritable forum pour débattre des enjeux économiques et pour mobiliser l’intelligence collective au service du développement.
Évoquant le rôle crucial des PME, Evouna rappelle qu’elles doivent être au cœur des politiques de croissance. Les PME, souvent négligées, sont pourtant les piliers de la création de richesse et d’emplois. Il critique l’absence de relations entre le CGP et le ministre du Commerce, soulignant la nécessité d’une refonte législative pour faciliter l’accès des PME aux marchés publics. Pour lui, le soutien aux petites entreprises doit être une priorité gouvernementale, surtout dans le contexte de la Transition.
Francis Jean Jacques Evouna se positionne comme un leader visionnaire, engagé à revitaliser l’économie gabonaise et à défendre un nationalisme centré sur l’unité nationale. Son appel à la redynamisation de la Chambre de Commerce, ainsi que son soutien aux PME, reflètent une volonté de construire un Gabon où compétence, innovation, et patriotisme vont de pair.