Getting your Trinity Audio player ready...
|

Il existe des silences plus lourds que des cris, et des trahisons plus graves que celles de l’adversaire. La récente sortie d’une frange autoproclamée de la société civile gabonaise, visant sans preuves l’ancien Premier ministre de la transition, Raymond NDONG Sima, marque une rupture inquiétante avec les principes d’éthique et de responsabilité qui devraient guider l’engagement citoyen.
Tout laisse penser qu’il s’agit là d’une opération de diversion, destinée à détourner l’attention de dossiers sensibles, comme celui des violences survenues au QG de Jean Ping, dont plus personne ne parle depuis près de deux ans. Autrefois si prompts à dénoncer, certains membres de la société civile semblent désormais silencieux, rattrapés par les avantages du pouvoir.
Pendant qu’on tente d’éclabousser un homme respecté pour sa droiture et son sens de l’État, les vraies questions restent sans réponse. Oui, Raymond NDONG Sima a conduit la transition avec sérieux, clarté et engagement. Cela dérange, sans doute, ceux qui souhaitent maintenir l’immobilisme et les pratiques d’un autre temps.
Que reste-t-il de la société civile gabonaise ? Longtemps perçue comme un rempart contre les abus, elle donne aujourd’hui le triste spectacle d’une institution affaiblie, perçue par certains comme instrumentalisée. Fonctions honorifiques, véhicules de fonction, privilèges divers : les contreparties ont, semble-t-il, réduit au silence plusieurs de ses voix autrefois courageuses.
Pire encore, trois individus prétendent aujourd’hui parler au nom des familles déguerpies de Plaine Orety, alors même que ces dernières s’en désolidarisent publiquement. Cette récupération est non seulement illégitime, mais profondément irrespectueuse des véritables préoccupations de ces populations.
Le risque est réel : à force de s’entourer de figures flatteuses, déconnectées des réalités du terrain, le Chef de l’État pourrait être conduit à commettre les mêmes erreurs que ses prédécesseurs. L’histoire récente du pays est là pour nous rappeler les conséquences d’un pouvoir coupé du peuple.
Le peuple gabonais aspire à la vérité, à la justice et à une gouvernance équitable. Il ne peut être l’otage de manipulations, ni servir de tremplin à des ambitions personnelles. Les morts du QG de Jean Ping, les disparitions, les injustices non réparées appellent à une réponse claire, pas à des polémiques opportunistes.
L’heure est venue de reconstruire sur des bases solides : le respect des institutions, l’honneur, et la fidélité à la patrie. Le Gabon mérite une société civile forte, indépendante, et réellement engagée pour l’intérêt général.