Dans une prophétie étonnamment précise, Bertrand Zibi avait averti le général Brice Clotaire Oligui Nguema, un mois seulement après qu’il ait pris le pouvoir, des dangers potentiels liés à certaines décisions et nominations controversées. Aujourd’hui, l’histoire semble donner raison à Zibi, alors que le peuple gabonais exprime sa déception face aux choix du président Oligui.
Le message prophétique de Zibi, prononcé peu de temps après le premier conseil des ministres, mettait en garde le chef de l’État contre l’influence néfaste des « Atalakoulistes » et des courtisans qui risquaient de l’isoler de la réalité du peuple. Il exhortait Oligui à rester humble et à éviter de suivre le chemin de l’arrogance qui avait caractérisé le règne précédent.
Zibi soulignait également le besoin crucial de partager les grandes décisions avec le peuple et de s’assurer que ceux qui l’entourent ne succombent pas à l’orgueil. Faisant référence aux erreurs du passé, il mettait en garde contre la prise en otage par des clans et appelait le président à rester fidèle à la libération du peuple gabonais, fruit des sacrifices et des souffrances endurés.
Le visionnaire, avec une clairvoyance étonnante, pointait du doigt certaines nominations controversées et suggérait des personnalités intègres, telles que Luc Bengono Nsi, pour des postes clés. Il appelait à la prudence face à certains hommes politiques qui suscitaient la suspicion du peuple.
Aujourd’hui, alors que le peuple gabonais manifeste sa désillusion et ses inquiétudes, il devient difficile de ne pas reconnaître la justesse des avertissements de Bertrand Zibi. Son message résonne comme un appel à la correction de cap avant qu’il ne soit trop tard, soulignant que la victoire du peuple gabonais devrait rester la priorité.
Bertrand Zibi, à travers ses conseils avisés, s’est érigé en visionnaire, anticipant les défis potentiels d’une transition mal gérée. Le président Oligui Nguema a maintenant la possibilité de rectifier le tir et de restaurer la confiance du peuple, tout en évitant les pièges de l’arrogance et de l’isolement. L’histoire dira si le message prophétique de Zibi était un avertissement salutaire ou une prémonition inévitable.
Ci-dessous, le message prémonitoire de Bertrand Zibi :
Alors que le premier conseil des ministres vient d’avoir lieu, je me permets de donner quelques conseils au général président de la transition. J’invite le chef de l’État à faire attention aux Atalakoulistes, à tous ceux qui, chaque jour, lui disent qu’il est l’homme le plus fort, le plus beau, le plus intelligent. Ce pays n’a pas besoin, et n’aura plus besoin, de tels individus. Vous devez rester comme un fils de Dieu, restez comme vous êtes, un simple humain.
Ayant fait ce constat en moins d’un mois depuis la prise de pouvoir du général Oligui, je le dis solennellement aujourd’hui devant le peuple gabonais. Je n’attends rien, je n’ai que la vérité à dire, c’est ce qui me caractérise. Mon général, faites attention, autour de vous, trop de personnes prennent rapidement la grosse tête, ignorant les cris du peuple gabonais. Nous n’avons pas déshabillé Paul pour habiller Jacques avec la même veste.
Vous avez vu l’arrogance avec laquelle Ali Bongo et son épouse Sylvia Bongo ont géré ce pays. Ils nous ont traités avec un mépris indescriptible, comme si nous n’étions que des moins-values. Vous-même, prenez de grandes décisions, mais assurez-vous de les répercuter autour de vous, pour éviter que les hommes prennent inutilement la grosse tête. Ce qui se fait aujourd’hui est le résultat des sacrifices consentis par tous ceux qui sont morts, tous ceux qui ont souffert, y compris ceux qui sont actuellement en prison : c’est la libération d’un peuple.
Vous ne devez pas être pris en otage par un clan, qu’il soit maternel, paternel, amical, ou par d’anciens fossoyeurs de notre pays. Il y a certaines personnes, nous ne savons pas sur quelle base vous les avez ramenées, mais je pense que vous seul avez la solution. Cependant, il s’agit du Gabon, donc soyez prudent.
Vous pouvez les avoir comme amis, mais nous n’avons pas besoin d’eux. Pour ma part, je ne demande rien. Comme tous les Gabonais, nous nous sommes mis à votre disposition. Certains, comme moi, vous ont adressé une lettre de félicitations, dans laquelle nous vous disons être à votre disposition où que vous voudriez. Cependant, cela n’est pas une obligation, c’est à vous de décider. Je serai là pour vous dire les vérités, car autant une transition peut être une libération pour un peuple, autant elle peut devenir un fardeau plus grand que celui que nous avons connu avec Ali Bongo Ondimba.
Il y a des hommes intègres dans ce pays. J’ai en tête Luc Bengono Nsi. Pourquoi ne pas le nommer à la tête d’une institution ? Je pense aussi à Mwane Bading. Ce sont des noms. Il y a des Gabonais qui sont de vrais patriotes, capables de nous relever et de vous aider.
Pour le moment, nous n’avons rien à dire sur la composante militaire que vous avez nommée. Le peuple gabonais applaudit les militaires, y compris celui que vous avez nommé à la mairie de Libreville. Bravo à tous les autres militaires qui vous entourent. Cependant, le peuple gabonais regarde avec suspicion certains hommes politiques que vous semblez mettre en avant.
Mon général, rectifiez le tir tant que c’est encore possible. Rectifiez le tir pendant qu’il en est encore temps, car c’est d’abord la victoire du peuple gabonais.
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