Aujourd’hui, 28 décembre 2023, un groupe significatif d’employés permanents du Parti Démocratique Gabonais (PDG) a pris d’assaut le siège du parti politique, situé dans le quartier Louis. Leur présence massive à la maison du PDG visait à dénoncer trois mois d’arriérés de salaires et la précarité dans laquelle ils sont plongés depuis la chute de leur leader.
La crise économique qui frappe de plein fouet ces fidèles du parti est exacerbée par le fait que la manne financière qui soutenait le PDG provenait des caisses de l’État. Cet organisme budgétivore, dont l’utilité pour l’État gabonais était déjà remise en question, était principalement utilisé pour attribuer des salaires ministériels à certains hauts cadres du PDG qui n’avaient pas pu être nommés dans les hautes fonctions de l’administration publique, privée ou consulaire.
Avec la fermeture des vannes financières par les nouvelles autorités de la transition, le PDG se retrouve dans une situation critique. Ses anciens employés, plongés dans la précarité, sont confrontés à un choix difficile. Certains ont choisi de démissionner, cherchant une nouvelle vie au sein du nouveau régime, tandis que d’autres, désorientés et préoccupés par la menace de poursuites judiciaires, se trouvent plongés dans l’incertitude.
Les salariés du PDG faisant un « seating » dans leur siège du quartier Louis.
La transition politique a marqué la fin des temps bénis pour l’ex-parti de masse, laissant ses anciens employés dans un tourbillon d’incertitude. Beaucoup appellent à l’aide du chef de l’État, le Général Brice Oligui Nguema, espérant que leurs préoccupations seront entendues et résolues.
Cependant, une résolution devant les tribunaux semble être une voie difficile à suivre. Si les nouvelles autorités cherchent à tenir le PDG responsable de ses responsabilités historiques, le parti devrait justifier l’utilisation des fonds qui ont permis l’acquisition d’un siège estimé à plusieurs milliards, ainsi que l’argent dépensé pour entretenir son personnel et organiser des événements démesurés, chiffrés en milliards de francs CFA.
La crise actuelle au sein du PDG souligne les défis auxquels sont confrontés les partis politiques qui ont longtemps dépendu du financement public. Elle soulève également des questions sur la responsabilité financière et la transparence dans le fonctionnement des partis politiques, des enjeux qui méritent une attention sérieuse dans le paysage politique actuel du Gabon.