Alors que la confiance du peuple gabonais envers ses institutions est déjà mise à rude épreuve, un nouveau scandale financier vient ébranler les fondations mêmes de la transparence et de la responsabilité au sein de l’École Nationale d’Art et de Manufacture (ENAM) ainsi que de l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS). Les regards, chargés d’accusations légitimes, se tournent naturellement vers le ministère en charge de la culture, de la jeunesse, des sports et des arts, tutelle de l’ENAM et de l’INJS, ministère dirigé par Monsieur André-Jacques AUGAND, désormais accablé par des révélations fracassantes.
La lumière sur cette affaire sombre a été apportée lors d’une conférence de presse, orchestrée par le président de l’inter-syndicat de la culture, de la jeunesse, des sports et des arts, qui s’est fait le porte-voix du Ministre. M. Christian Mermance N’NANG NSOME, à la tête de cet inter-syndicat, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer la gestion scandaleuse des fonds issus des frais d’inscription aux concours d’entrée dans ces deux établissements.
Selon lui, il est inconcevable qu’un directeur des études soit investi de la gestion de ces fonds. La procédure exige que dès leur réception, ces fonds soient déposés auprès de l’agent comptable de l’école, compétent pour les administrer. Malheureusement, les directeurs généraux des deux établissements, ainsi que leurs collaborateurs, ont outrepassé cette règle élémentaire de transparence financière.
Les conséquences de cette négligence sont désastreuses : les correcteurs recrutés pour évaluer les examens n’ont jamais reçu leurs émoluments, les résultats des concours tardent à être proclamés, et rien n’est dit sur la totalité de l’argent encaissé par les deux DG. Le Ministre a pourtant demandé à plusieurs reprises aux derniers de rendre des comptes, en vain.
Pire encore, aucun démenti sur ses soupçons de détournement de fonds n’a été formulé par les directeurs généraux depuis le début de ce scandale, laissant planer le doute sur leur culpabilité. Comme le souligne l’adage, « qui consent, accepte » ; leur silence assourdissant ne que fait les accuser davantage.
La sortie du syndicat des travailleurs est un premier pas vers la vérité, mais elle ne suffit pas. Il est impératif que des voix autorisées au sein du Ministère, telles que le Ministre lui-même, son Secrétaire Général ou son Conseiller en communication, sortent de leur réserve pour apporter des explications claires et des mesures coercitives doivent être prises à l’encontre des responsables négligents.
En cette ère de reconstruction d’un nouveau Gabon, les vieilles habitudes de détournement de fonds et de gabegie doivent être proscrites avec la plus grande fermeté. Le peuple gabonais mérite la transparence, la responsabilité et la justice. Ce scandale financier est un affront à ces valeurs fondamentales et exige une réaction ferme et immédiate de la part des autorités compétentes.