Lu pour vous :
Le 16 juin 2009, plus de 15 000 personnes accueillaient la dépouille du président Omar Bongo Ondimba à Franceville, en scandant : « Nous voulons la paix, nous voulons la paix ». C’est dire à quel point le peuple gabonais attache du prix à la paix, qui est presque devenue l’une de ses valeurs culturelles identitaires.
Malheureusement, pour préserver leurs intérêts personnels, les PDGistes semblent avoir décidé de remettre en cause cette paix, en confisquant le pouvoir ad vitam æternam. Les derniers actes posés par Mr Lambert Noël Matha (ministère de l’Intérieur), Mme Marie Madeleine Mborantsouo (Président de la Cour constitutionnelle) et Mr Ali BONGO ONDIMBA (Président de la République), le prouvent à suffisance. Je pense particulièrement à :
1) l’élection du Président du CGE en violation de l’article 12 de la loi électorale ;
2) la validation de cette élection par la Cour constitutionnelle ;
3) la concertation d’Ali BONGO, qui n’a pas traité des questions de transparence électorale pour lesquelles elle avait été demandée par l’opposition véritable et responsable.
Tous ces actes démontrent, en effet, que le régime BONGO-PDG n’a aucune intention de céder le pouvoir par la voie des urnes. Mr Alain Claude Billie By Nze, Premier Ministre, l’a bien signifié : « le PDG n’a pas l’intention de vous céder le pouvoir ». Conclusion : les PDGistes, en tête desquels leur distingué grand camarade, Ali BONGO, sont donc dans la logique suicidaire de : « le pouvoir ne se donne pas, il s’arrache ». Tout cela, parce qu’ils comptent sur la Garde Républicaine et les autres forces de défense et de sécurité.
D’abord, rappelons que la famille BONGO et son régime PDG gouvernent le Gabon depuis 1967 : Omar Bongo Ondimba : 41 ans ; Ali Bongo Ondimba : 14 ans. Malgré ce long règne d’un demi-siècle et 5 ans, ils trouvent encore suffisamment d’énergie pour modifier la Constitution afin de s’accrocher au pouvoir et ce, en dépit d’une gouvernance catastrophique qui a plongé notre pays dans les ténèbres.
Étant un adepte et promoteur de la paix sociale au Gabon, j’exhorte ceux des PDGistes, qui croient avoir en claustration le Gabon et son peuple, à méditer sur ce qui suit :
Les coups d’états électoraux qui souillent l’histoire politique de notre pays depuis l’élection présidentielle de 1993, ont semé dans les esprits des populations gabonaises, les graines du sentiment selon lequel l’alternance et le changement sont impossibles au Gabon. En se développant, ce sentiment est devenu une « croyance » que l’alternance et le changement ne peuvent s’obtenir que par une révolte populaire.
Chaque coup d’état électoral a eu son lot de victimes, tombés sous les balles de la Garde Républicaine (GR) et des autres Forces de Défense et Sécurité (FDS), lesquelles, accusées d’être inféodées au régime BONGO-PDG, ont toujours confondu le peuple aux mains nues, dont elles ont pourtant la charge de protéger et de défendre, à une armée étrangère qu’il leur faut anéantir.
Tout cela, joint à la gouvernance catastrophique d’Ali BONGO qui a donné le pays aux apatrides, n’ont fait, et ne font que boursoufler les ressentiments et une soif de vengeance devenus aujourd’hui une véritable bombe à retardement, prête à exploser à la moindre étincelle.
Quant à la logique des PDGistes de « le pouvoir ne se donne pas, il s’arrache », qui signifie que : « que ceux qui veulent le pouvoir prennent les armes pour nous l’arracher sinon qu’ils se taisent à jamais », j’exhorte les PDGistes à ne pas jouer avec le feu et à ne pas provoquer un peuple gabonais assoiffé d’alternance.
Norbert EPANDJA
-Président du Collectif du Haut-Ogooué Libéré (CHL)
-Président de la Commission Citoyenne d’Enquête