Communiqué du SNEC-UOB : Point sur les défis et attentes de l’Université Omar Bongo

Ce lundi 9 juillet, le Syndicat National de l’Enseignement et de la Recherche (SNEC-UOB) a tenu un point de presse au cours duquel il a dressé un état des lieux sans complaisance de la situation à l’Université Omar Bongo (UOB). En ce moment de transition vers les vacances estivales, cette intervention a mis en lumière les défis persistants qui compromettent le bon fonctionnement de cette institution emblématique du Gabon, tout en appelant à des mesures concrètes pour surmonter ces obstacles cruciaux

Ci-dessous, point de presse du SNEC-UOB

 POINT DE PRESSE DU SNEC-UOB DU 30 MARS 2024

‘’Mesdames et Messieurs de la presse,

Le SNEC-UOB vous remercie de vous être déplacés pour ce point de presse, le dernier de l’année universitaire 2023-2024 à l’Université Omar Bongo en particulier.

Mesdames et Messieurs de la presse,

Pour la première fois, depuis près d’une dizaine d’années, l’ensemble des personnels de l’Université Omar Bongo bénéficiera de deux mois de vacances scolaires. En effet, de juillet à août 2024, l’Institution connaîtra ses premières vacances, mettant ainsi fin au désordre calendaire et témoignant d’une certaine accalmie. Mais cette accalmie ne signifie pas que l’Université Omar Bongo est sortie de ses innombrables problèmes. Bien au contraire, les problèmes demeurent. Tout simplement, il s’est agi, pour le SNEC-UOB, d’observer les Autorités de Transition et l’importance qu’elles accordent à l’Enseignement supérieur public gabonais en général et de l’Université Omar Bongo en particulier.

En effet, l’année 2024-2025 ne sera pas l’année 2023-2024, tant les enseignants-chercheurs et chercheurs attendent l’application intégrale des recommandations du Dialogue National Inclusif du 02 au 30 avril 2024. Celui-ci a recommandé la restauration de la dignité enseignante qui doit être consignée, non plus dans un décret, mais dans une loi fixant le statut particulier du personnel enseignant de l’Enseignement supérieur en République gabonaise. En d’autres termes, il devra s’agir d’abroger le décret N° 866/PR/MES/MFP du 20 août 1981 fixant le statut particulier du personnel Enseignant de l’Enseignement Supérieur, frappé de caducité.

Le SNEC-UOB attend donc l’application des recommandations du Dialogue National Inclusif pour sortir les enseignants-chercheurs et chercheurs du régime général de la Fonction publique afin de mieux suivre leur carrière, à l’exemple d’autres corps à toges que sont la Magistrature et les Forces de Défense et de Sécurité. Le terminal solde, dans ce statut particulier, évitera ainsi les retards de reclassement qui conduisent aux aberrations telles que des Maîtres-Assistants et Maîtres de Conférences perçoivent encore des salaires d’Assistant. A ce propos, le SNEC-UOB ne croit pas le Gouvernement sur parole à propos des situations administratives qui seraient à ce jour totalement régularisées. Le Gouvernement doit en apporter la preuve en distribuant, sans délai, les actes administratifs aux principaux bénéficiaires.

En plus du terminal solde, la loi à venir fixant le statut particulier du personnel enseignant de l’Enseignement supérieur doit garantir la mobilité enseignante en rendant obligatoire l’accès au passeport de service à tous les enseignants-chercheurs pour leur plus grande mobilité à l’heure du LMD et la compétition/collaboration interuniversitaire.

Si le statut particulier du personnel enseignant de l’Enseignement supérieur est une préoccupation d’ordre général, le SNEC-UOB revient sur l’état actuel de l’Université Omar Bongo. Parmi les problèmes auxquels est confrontée cette Institution, figure la précarité administrative. Car, si le SNEC-UOB s’est réjoui des dernières nominations des responsables d’établissement en général et l’UOB en particulier, il profite de cette tribune pour rappeler aux plus Hautes Autorités en tête desquelles le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, que l’alma mater des universités gabonaises demeure sans Secrétaire général adjoint. Il en est de même pour la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) qui demeure sans Vice-doyen chargé des Lettres, Langues et Arts. Car, le concerné, ayant bénéficié d’une double nomination, a choisi l’Assemblée Nationale de la Transition. Le Conseil des Ministres du 23 février 2024 a procédé à la nomination du Directeur de coopération universitaire et de deux chefs de département à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH). Qu’en est-il des quatorze (14) autres chefs de départements ? Pour le SNEC-UOB, il est plus qu’urgent que le Gouvernement mette fin à cette précarité administrative en pourvoyant les postes à pourvoir afin de permettre un fonctionnement optimal de l’Université Omar Bongo. C’est dans cette même foulée que le SNEC-UOB rappelle que les enseignants-chercheurs de l’UOB sont toujours dans l’attente de l’apurement de la dette de vacations depuis l’année universitaire 2021-2022. En effet, si, à ce jour et selon les autorités rectorales, la dette de l’année universitaire 2021-2022 pourrait être apurée dès le jeudi 11 juillet 2024 accompagnée de la prime de correction du premier semestre 2023-2024, ce n’est nullement le cas de l’année 2022-2023 dont toutes les prestationsrestent impayées. En somme, la dette de l’UOB s’élève à environ un milliard (1.000.000.000) de Francs CFA. L’apurement de cette dette sortirait l’Institution de l’ornière et y garantirait la stabilité et la paix sociale. Le SNEC-UOB en appelle donc au Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA pour qu’il observe le parallélisme des formes. En effet, Monsieur le Président de la République, si vous avez personnellement apuré la dette de l’Université des Sciences et Techniques de Massuku, nous souhaiterions que vous en fassiez autant pour l’Université Omar Bongo, la Mère des Universités gabonaises.

Mesdames et Messieurs de la presse,

C’est aussi l’occasion pour le SNEC-UOB de proposer l’abrogation du Décret n°0011/PR/MESRSTT du 07 mars 2023 fixant les obligations de services des enseignants-chercheurs et des chercheurs et déterminant les conditions de rémunérations des heures supplémentaires et des vacations dans les établissements d’enseignements supérieurs en République Gabonaise. Car, inopérant, il a été pris en violation flagrante de la loi organique Loi organique N°020/2014 du 21/05/2015 relative aux lois de finances et à l’exécution du budget. Pour le SNEC-UOB, si ce décret n’est pas abrogé, il ne doit pas être appliqué à géométrie variable comme c’est le cas actuellement à l’Université Omar Bongo.

Toujours sur le même registre, le lundi 19 mars 2024, le Premier Ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima avait procédé à l’ouverture des travaux des assises visant à redynamiser le système Licence, Master et Doctorat (LMD) au campus de l’Institut National des Sciences de Gestion (INSG). Des assises qui ont visé à réformer l’enseignement pour mieux intégrer les besoins des étudiants et du marché du travail en plus de permettre d’engager des actions immédiates, telles que la révision de filières et un partenariat renforcé avec le secteur privé. Le SNEC-UOB et l’ensemble des partenaires sociaux du secteur ayant pris part à ces assises s’indignent du traitement qui leur est réservé. En effet, aucun des participants n’a reçu, ni le rapport général des assises, ni les attestations de participation. Pour couronner le tout, la tutelle, à ce jour, n’a pas encore versé le perdiem dû. Il est donc tout à fait incompréhensible que le Gouvernement ait fait travailler gratuitement des compatriotes trois jours durant. Le SNEC-UOB interpelle donc Monsieur le Premier Ministre de la Transition, Monsieur Raymond Ndong Sima, pour un regard bienveillant sur cette question épineuse. Car les petits ruisseaux font de grands fleuves.

Sur un tout autre plan, le SNEC-UOB constate pour le regretter que les travaux de construction viennent à peine de démarrer à l’UOB plusieurs mois après la dotation spéciale de 3.000.000.000 de FCFA de Monsieur le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État. Le SNEC-UOB condamne donc ce retard d’autant plus qu’il compromet l’objectif d’augmenter les capacités d’accueil de l’Université Omar Bongo dès la rentrée 2024-2025. L’entreprise adjudicataire promet de livrer d’abord un premier bloc de quatre (4) salles de classe d’une capacité de quatre cents (400) places. Mais le SNEC-UOB reste dubitatif à double titre. Premièrement, le délai de livraison du bâtiment n’est pas connu. L’entreprise doit le préciser afin d’éviter le traumatisme des éléphants blancs dans notre pays. Deuxièmement, alors que plusieurs bâtiments sortent de terre à l’USTM, l’USS, l’ENS et l’ENSET, un seul sortira de terre à l’UOB pour 3.000.000.000 de Francs CFA. Ainsi le SNEC-UOB propose-t-il la mise en place d’un comité de suivi des travaux de constructions composé des administratifs et des partenaires sociaux.

Tel est le tour d’horizon de l’Université Omar Bongo au moment d’aller en vacances. Le SNEC-UOB ne garantit pas une rentrée 2024-2025 apaisée si tous ces problèmes ne sont pas résolus en septembre 2024.

Voici, Mesdames et Messieurs de la presse, le propos que le SNEC-UOB a voulu vous adresser ce jour, en lui souhaitant une bonne exploitation par vous.

Je vous remercie.’’

Fait à Libreville, le 09 juillet 2024

Pour le SNEC-UOB

Le président Mathurin OVONO ÉBÈ

Maître de Conférences (CAMES)

En résumé, le SNEC-UOB met en garde contre une rentrée universitaire 2024-2025 tumultueuse si les problèmes administratifs, financiers et structurels de l’UOB ne sont pas résolus rapidement. L’appel est lancé aux plus hautes autorités pour une action décisive afin de restaurer la dignité enseignante, assurer un cadre propice à l’enseignement et à la recherche, et garantir un avenir stable et prometteur pour l’Université Omar Bongo.

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