On dit qu’une image vaut mille mots. Celle-ci, devenue virale, en dit bien plus : elle résume l’état d’esprit de certaines relations entre l’Afrique et les grandes puissances. Cinq chefs d’État africains, debout et silencieux derrière un Donald Trump assis, bras croisés, bien installé dans son fauteuil. Une photo qui choque, interroge, et dévoile une vérité brutale : malgré les contrats signés et les promesses d’aide financière annoncées, ce que ces présidents rapporteront réellement à leur peuple, c’est avant tout un symbole d’infériorité assumée.
Au retour de ce voyage, les dirigeants concernés présenteront sans doute des accords économiques, des aides au développement, des promesses de coopération. Mais dans l’esprit des peuples, il restera autre chose : cette photo où leurs représentants n’ont même pas eu droit à une chaise. Quelle crédibilité accorder à des contrats signés dans ces conditions ? Quand l’apparence trahit le fond, il est difficile de croire que ces deals se feront à l’avantage de l’Afrique.
Que des présidents élus acceptent de se soumettre ainsi devant l’objectif révèle un mal plus profond : le complexe d’infériorité toujours ancré chez certains leaders africains. Cette posture de dominés n’a pas été imposée par la Maison Blanche ; ils l’ont acceptée, sans même protester. Silence gêné, regards baissés. Comme si l’histoire coloniale continuait, simplement sous une autre forme.
Le plus choquant reste encore que, d’après certaines sources, l’un de ces présidents aurait proposé à Trump un terrain de golf sur le sol africain. Pendant que les populations attendent des routes, des hôpitaux, de l’eau potable, certains pensent déjà à faire plaisir à l’ancien président américain. C’est une forme de trahison silencieuse, une insulte à la misère et aux espoirs du continent.
Au-delà des chiffres, au-delà des montants annoncés, le peuple retiendra surtout cela : ses dirigeants, transformés en figurants debout derrière un homme assis. Le néocolonialisme d’aujourd’hui ne passe plus par les armes, il passe par des images : des présidents debout, des promesses creuses, et un fauteuil vide d’honneur.
L’Afrique a trop longtemps accepté ces humiliations déguisées en coopération. Il est temps que les chefs d’État africains comprennent qu’un contrat, si prometteur soit-il, ne vaut rien si la dignité est sacrifiée. Le respect ne se négocie pas : il se défend debout, mais avec la tête haute, pas en rang derrière un fauteuil.
