Cabinet présidentiel : Pourquoi un renouvellement total pourrait freiner l’élan présidentiel

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Ce « nettoyage » en profondeur a fait entrer de nouveaux visages, marquant ainsi une volonté claire de rupture avec les pratiques du passé. Le rajeunissement de l’équipe, notamment avec l’arrivée de jeunes cadres, reflète une aspiration légitime à renouveler la classe politique et à offrir aux nouvelles générations des responsabilités à la hauteur de leurs ambitions. Une démarche salutaire, certes, mais qui comporte également des risques non négligeables.

En effet, le Cabinet du Président de la République n’est pas un organe ordinaire. C’est le cœur stratégique du pouvoir exécutif, un véritable laboratoire où se pense, s’oriente et se coordonne l’action présidentielle. Sa stabilité, sa cohésion et son efficacité reposent autant sur l’énergie du renouvellement que sur la maîtrise des rouages de l’administration. Et c’est précisément à ce niveau que le bât blesse.

Car si l’innovation est souhaitable, elle ne doit pas se faire au détriment de l’expérience. Or, le départ de figures clés, comme le Directeur de Cabinet, au profit de profils jeunes mais encore peu aguerris, pourrait créer un vide préjudiciable. Être Directeur de Cabinet du Président de la République ne s’improvise pas. C’est une fonction de haute technicité, qui exige formation solide, loyauté sans faille, sens aigu de la discrétion, et surtout connaissance approfondie des dossiers de l’État.

C’est pourquoi le maintien d’un homme comme Arthur Lémami apparaît, aujourd’hui plus que jamais, comme une nécessité stratégique. Fin connaisseur des arcanes institutionnels, homme de l’ombre et de confiance, M. Lémami cumule des années d’expérience à des postes névralgiques de la République. Ancien Directeur de Cabinet de la présidente de la Cour Constitutionnelle, puis du Président de la Transition pendant deux années, il incarne la continuité, la rigueur et la stabilité.

Ci-dessous , Arthur Lémami, ancien Directeur de Cabinet de la présidente de la Cour Constitutionnelle, puis du Président de la Transition pendant deux années

Alors que les pressions et les appétits politiques s’exacerbent en coulisses pour occuper cette position sensible, le Chef de l’État gagnerait à préserver un équilibre subtil entre renouveau et expérience. Car dans cette Cinquième République naissante, chaque retard dans la mise en œuvre des grandes orientations présidentielles pourrait affaiblir la dynamique du changement tant attendue par les populations.

En somme, dans un Cabinet largement rajeuni et renouvelé, le remplacement d’un acteur aussi stratégique que le Directeur de Cabinet semble non seulement inopportun, mais potentiellement contre-productif. L’enjeu aujourd’hui n’est pas seulement d’avoir des visages neufs, mais surtout de garantir une administration efficace, cohérente et réactive. Et cela passe par le maintien de ceux qui connaissent déjà les codes, les défis et les urgences de l’État.

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