Adrien Nguema Mba dégaine les vieilles armes contre l’indiscipline : fera-t-il mieux que les autres ?

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Car à Libreville, chaque nouvelle nomination semble suivre un scénario bien rodé. À peine le fauteuil encore chaud que le nouvel occupant dégaine le grand discours de moralisation. On condamne, on menace, on évoque la colère du Président, on promet la fin des passe-droits, on jure de restaurer la dignité de l’institution. Puis le temps passe, les discours s’essoufflent, les habitudes reprennent, et les vieilles pratiques refont surface… comme des fantômes jamais exorcisés.

Adrien Nguema Mba ne déroge pas à la tradition. Tel un croisé en mission divine, il a juré de sévir : « Reprenez-vous avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il lancé d’un ton grave, appelant les agents à redorer le blason d’une mairie visiblement ternie par des années de laxisme. Un rappel à l’ordre classique, qu’on a entendu sous d’autres noms, dans d’autres mandats, avec la même fougue, la même indignation… et souvent, les mêmes résultats décevants.

Le Délégué Spécial a même rappelé que désormais, il avait « les pleins pouvoirs ». Une déclaration qui, là encore, sent le réchauffé. Car combien de fois a-t-on entendu ces mots, sans jamais en voir les effets concrets ? L’indiscipline persiste, les agents zélés sont rares, et les véritables sanctions restent des chimères administratives.

On nous parle de concertation avec les mairies d’arrondissement, de collaboration harmonieuse sur le terrain… Mais n’est-ce pas exactement ce que promettaient ses prédécesseurs ? Avec à chaque fois cette même ambition de « reconstruire ensemble », et ce même appel à « l’engagement collectif ».

Peut-être qu’un jour, la rupture tant espérée avec les vieilles pratiques se produira. Peut-être qu’un dirigeant tiendra enfin ses promesses. Mais pour l’instant, à Libreville, les discours changent de voix, pas de refrain. Et comme toujours, ce sont les citoyens qui écoutent lassés la même chanson, celle d’une réforme municipale qui patine sur le vernis de la rhétorique.

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