‘’Ce que l’Etat ne peut pas ou est incapable de faire, en tant que citoyen, nous pouvons l’aider à le faire en conformité avec nos lois’’ : ainsi pense André Ghislain MAKOUYANI alias Makeef du groupe Conscience Noire, Président du bureau des Artistes Gabonais, une nouvelle association créée pour défendre les intérêts des artistes gabonais . Nous l’avons rencontré pour vous :
BONJOUR MONSIEUR LE PRESIDENT MACKEEF .VOUS AVEZ CRÉE UNE ASSOCIATION DE DEFENSE DES DROITS DES ARTISTES ALORS QU’IL EN EXISTE DEJA UNE QUI CREE PAR L’ÉTAT. POURQUOI ?
La liberté d’association est un droit constitutionnel reconnu par les traités internationaux. La loi de 1901 relative au contrat d’association encadre le fonctionnement de toutes les associations. Le Gabon est un pays de Droit, nous sommes donc libre de créer une association pour défendre nos intérêt propre en tant qu’Artistes. La constitution du Gabon ne l’interdit pas. Par cet acte, nous n’allons ni contre la Constitution de la République Gabonaise, ni contre les lois en vigueur dans la république.
COMMENT COMPTEZ VOUS DONNER SATISFACTION AUX DIFFERENTES PREOCCUPATIONS DES ARTISTES LA OU L’ÉTAT N’ARRIVE PAS A LE FAIRE.
Justement notre rôle aussi c’est de compléter l’Etat. Nos vieilles mamans au village disaient, je cite : « … l’Etat c’est toi, et l’Etat c’est moi… » Pouvez-vous me dire quand avez-vous croisé l’Etat un jour dans les rue de Libreville ? Quand on parle de l’Etat, il s’agit de vous et moi représenté à l’assemblée nationale par nos représentants donc les députés. Voilà ! Ce que l’Etat ne peut pas ou est incapable de faire, en tant que citoyen nous pouvons aider à le faire en conformité avec nos lois. Maintenant si par l’Etat vous entendez « pouvoir centrale » c’est-à-dire le Gouvernement de la République, alors là aussi nous avons un projet puisque nos compte rendu et revendications seront adressés au gouvernement par le biais de notre administration de tutelle donc le Ministère de la Culture que tout citoyen a le droit de saisir librement. Le Ministre de la Culture est là pour tout le monde.
D’AUTRES ASSOCIATIONS DE CE TYPE EXISTENT DEJA. ÇA N’EN FAIT PAS TROP? Vous me faites rire ! Est-ce que vous connaissez le nombre de partis politiques qui existent au Gabon ? As-t-on déjà dis un jour qu’il y a trop de parti politique au Gabon ou à l’élection pour un seul poste de Président de la République ? Pourquoi quand il s’agit des artistes on dit déjà que nous sommes trop? C’est bizarre cette logique. Et puis notre constitution n’a jamais limité le nombre d’association des artistes au Gabon. Nous sommes citoyens et quand nous faisant quelque chose, nous regardons si nous sommes en accord avec la loi fondamentale gabonaise.
Par ailleurs les autres associations qui revendiquent les droits des artistes au Gabon existent depuis quand? Elles étaient où quand Jay-Z et AKON devaient prendre des sommes énormes au Gabon et nous les miettes? Nous récemment avec COMILOG, nous avions dit NON à l’exclusion pendant que Fally Ipupa devait prendre une grosse part. Nous avons au moins restauré la prise en compte des artistes locaux dans l’évènementiel de haut niveau. C’est déjà ça ! Et c’est quoi le bilan des autres associations? Bref… Nous ne sommes pas là pour critiquer mais nous venons renforcer leurs combats de longue date. Ils sont peut-être fatigués. On les a regardés combattre, on était plus jeune. Les petits frères servent aussi à prendre le relais ! Maintenant que nous sommes plus grands, nous venons renforcer nos ainés qui combattent depuis longtemps.
LES DROITS D’AUTEURS SEULS PEUVENT DONC RESOUDRE LE PROBLEME DE PRECARITE DANS LEQUEL LES ARTISTES GABONAIS VIVENT ?
Bien sûr… Mais attention ! Les Droit d’auteurs sont comme une note en classe. Ce n’est pas parce que tu es artiste de piètres produits que les droits vont tomber sur toi! Sinon aux Etats-Unis tous les artistes seraient riches… y a quand même des pauvres mais au moins c’est structuré.
Vous savez il y a un producteur international je cite Monsieur Gildas Parfait DIAMONEKA qui lors d’une réunion à la SACEM pour les artiste de son Label DIGIP à Paris en 2005 disait je cite : « … Les droits d’auteurs comme nous le disons est un Droit légitime… Que ce droit vienne arranger un problème ou pas, pour moi ça reste un droit qui a le mérite d’être revendiqué partout où il est possible de l’appliquer… » Voilà ! Maintenant ce n’est pas à moi ou à mon organisation de chercher à savoir ce que chaque artiste fera de son Droit.
Notre Etat a par contre l’obligation de légiférer en la matière et aider encore mieux les artistes gabonais qui meurent tous les jours comme vous le savez parce que même au Top de leurs carrières certains ont manqué même de quoi payer convenablement un faible loyer.
QUELS SONT LES DIFFICULTES AUXQUELS VOUS ETES CONFRONTES ACTUELLEMENT ?
Difficultés en tant qu’association en création ou en tant qu’artiste ? Bref… En tant qu’association nous manquons de tout encore comme vous le savez. Tout ce que nous avons c’est notre bouche pour parler, rassembler et unir. Nous avons des conseillers stratégiques volontaires qui ont le souci de faire que les artistes gabonais s’en sortent comme certains Congolais et Camerounais à côté sans aller loin. Si certains de nos voisins vivent de cela et nous dansons leurs musiques ici tous les jours, c’est que nous sommes aussi capables de faire la même chose. Au Congo vous avez un quartier dont je garde le nom, l’équivalent de la Sablière où on ne trouve que des grandes résidences des Artistes. Quand vous voyez cela chez nos voisins, vous pensez que je peux dormir en Paix ? Maintenant en tant qu’artiste je dois dire que non seulement nous n’avons pas les droits d’auteur mais nous n’avons pas de studio ou subvention aussi. On nous veut quoi finalement ? Je me sens comme un fils orphelin !
UN DERNIER MOT ?
J’espère que vous allez diffuser mon message en intégralité sans censure. Super Stars est un journal à sensation comme disent certain mais votre travail est formidable ! Même vous, je me demande si vous êtes convenablement soutenu en tant que 1er journal des artistes, alors que vous pouvez contribuer à la réduction du chômage au Gabon. Merci beaucoup aussi au Label DIGIP MUSIC qui a soutenu mon dernier clip « Snakaï Boko » et qui m’a donné l’opportunité d’apprendre quelques rudiments du Management Artistique ces dernières années aux côtés du disparu Panick de Waza qui nous manque terriblement. Merci aussi aux autorités gabonaises de nous aider à mieux structurer administrativement notre mouvement qui va aider tout une génération. Du moins c’est notre sou