Le secteur du transport urbain au Gabon présente une particularité notable par rapport à la plupart des autres pays : là où les populations locales dominent cette activité ailleurs, au Gabon, ce sont les étrangers, principalement des Camerounais, Togolais, Béninois, Nigérians, Ivoiriens et Maliens, qui constituent la majorité des acteurs. Ce secteur, l’un des plus rentables du pays, attire depuis près de 60 ans ces étrangers qui y trouvent une opportunité économique importante
Un projet visant à promouvoir l’entrepreneuriat local et à faciliter l’intégration professionnelle des jeunes Gabonais, dans le but de nationaliser progressivement le secteur du transport, pourrait bouleverser cet équilibre. Une telle initiative offrirait à la jeunesse gabonaise des perspectives d’avenir solides, permettant de redynamiser l’économie nationale. Cependant, pour les étrangers qui ont bâti leur prospérité dans ce secteur, un tel projet pourrait représenter une menace directe à leur gagne-pain. En effet, ces derniers seraient contraints de rentrer chez eux ou de se réorienter vers d’autres activités. Cela pourrait entraîner des réactions inattendues, voire hostiles, notamment à travers des pratiques spirituelles ou fétichistes.
Béninois avec des objets des féticheurs découverts par les populations.
Ces pratiques, notamment issues de l’Afrique de l’Ouest, sont courantes au Gabon. On peut observer des sacrifices d’animaux à des carrefours de Libreville et dans d’autres grandes villes du pays, effectués dans l’espoir d’influencer des décisions politiques ou économiques en faveur de ces groupes. Nous ne pouvons ignorer l’importance des dimensions spirituelles et culturelles dans notre société, et il est crucial de les reconnaître et de les intégrer dans notre analyse de ce projet.
Avant de condamner un jeune Gabonais pour un manque de sérieux ou d’engagement, il serait également juste de se demander si les protections spirituelles appropriées ont été mises en place pour assurer la réussite du projet. Une cérémonie de purification et de protection, conforme à nos rites traditionnels, a-t-elle été réalisée ?
Les maîtres nganga promettant le retour d’Ali Bongo
Il est temps que le monde spirituel gabonais se mobilise pour invoquer les entités supérieures, afin de contrer toute malédiction potentielle pesant sur ce projet, et de garantir sa réussite. Par ailleurs, notre rédaction avait précédemment publié un article critiquant le manque de conscience des jeunes bénéficiaires des véhicules de transport. Toutefois, après une réflexion plus approfondie, tenant compte de la spiritualité, nous tenons à préciser que cette nouvelle analyse complète la précédente, dans une continuité d’évolution de notre réflexion.
Nous nous excusons donc pour toute interprétation hâtive et souhaitons clarifier que cette perspective ne contredit pas la première, mais l’enrichit avec un regard plus poussé.