Affaire Sylvia et Noureddin Bongo : RFI affirme, L’Union dément… Qui se moque des Gabonais ?

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Depuis le 9 mai dernier, une étrange guerre de l’information agite la scène politico-médiatique gabonaise. Plusieurs médias locaux ont commencé à distiller une rumeur persistante : Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin, incarcérés à la prison centrale de Libreville, auraient discrètement été extraits de leur cellule pour être assignés à résidence dans une luxueuse villa du quartier huppé de La Sablière. Et voilà que la très influente Radio France Internationale (RFI) est venue jeter de l’huile sur le feu en confirmant cette information déjà largement relayée au niveau national.

Seulement voilà : à peine la nouvelle confirmée à l’international qu’un démenti ferme est tombé. Le quotidien L’Union, organe réputé proche du pouvoir, s’est empressé de réfuter ces affirmations en déclarant que « contrairement aux informations qui ont circulé ces dernières heures à ce sujet et qui pourraient faire penser à une forme de pression médiatique voire politique, Sylvia Bongo et son fils n’ont pas quitté la prison où ils demeurent en détention. »

Alors, qui ment ? Qui dit vrai ? Et surtout, qui se moque des Gabonais ?

Selon RFI, les deux anciens piliers de la galaxie Bongo n’ont plus vu les murs gris de la prison centrale depuis plusieurs jours. Ils se trouveraient dans une résidence huppée de Libreville, bénéficiant de conditions de détention que bien des justiciables rêveraient d’avoir. Une nouvelle qui a fait grand bruit, car elle renforce le sentiment d’injustice et d’impunité dans une population qui attend toujours que justice soit faite pour les décennies de gabegie.

Face à cette affirmation venue de l’étranger, L’Union, média proche des institutions, a publié une mise au point musclée : « Contrairement aux informations qui ont circulé ces dernières heures à ce sujet et qui pourraient faire penser à une forme de pression médiatique voire politique, Sylvia Bongo et son fils n’ont pas quitté la prison où ils demeurent en détention. » Un démenti formel, mais qui peine à convaincre une partie de l’opinion, d’autant plus que le flou persiste et qu’aucune image ou preuve n’a été fournie pour trancher définitivement la question.

Faut-il croire la radio française RFI, au risque de se dire que les autorités actuelles tentent de maquiller une libération de luxe honteuse ? Ou bien accorder notre confiance à L’Union, en admettant que certaines puissances médiatiques jouent peut-être un jeu trouble pour fragiliser les nouvelles autorités ?

Dans les deux cas, le peuple gabonais reste prisonnier d’un manque flagrant de transparence. La justice gabonaise, déjà critiquée pour sa lenteur, aurait tout à gagner à communiquer clairement sur le sort de ces deux figures emblématiques de l’ancien régime. L’opacité ne fait qu’alimenter les soupçons de favoritisme et les frustrations populaires.

Dans cette bataille de l’information où vérité et mensonge se déguisent avec brio, il est encore difficile de trancher. Peut-être que RFI détient un scoop fondé, peut-être que L’Union protège une vérité institutionnelle… ou peut-être que les deux médias nous servent chacun une version utile à leurs intérêts.

Une seule certitude : l’avenir nous le dira. Et il est grand temps que le gouvernement de la 5éme république mette fin à cette valse de rumeurs en jouant la carte de la clarté et du respect envers un peuple qui, après avoir subi tant de manipulations, mérite enfin la vérité.

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