Gabon / Orpailleurs d’Oyem incarcérés : Les dessous troublants des magouilles au sein de l’industrie aurifère gabonaise.

Au cœur de l’Afrique équatoriale, le Gabon a longtemps été le théâtre d’une industrie aurifère en pleine mutation. Récemment, une série d’événements troublants a mis en lumière les coulisses de cette activité, suscitant des interrogations profondes au sein de la société gabonaise. La levée de la suspension temporaire de l’orpaillage, de la recherche et de la production d’or par le gouvernement gabonais, aurait dû être une lueur d’espoir pour les orpailleurs locaux, mais elle a été obscurcie par l’arrestation mystérieuse de plus de soixante individus à Oyem. Cette affaire révèle une toile complexe d’intérêts économiques, de pratiques opaques et de tensions entre les acteurs clés de l’industrie aurifère gabonaise. Dans cet article comme promis, nous plongerons dans les détails de cette affaire, examinant les raisons possibles derrière ces arrestations massives et les préoccupations soulevées par les orpailleurs locaux

Récemment, le gouvernement gabonais a émis un communiqué annonçant la levée de la suspension temporaire de l’orpaillage, de la recherche et de la production d’or sur l’ensemble du territoire national. Cette décision, bien que salutaire, n’a pas engendré l’euphorie à laquelle on aurait pu s’attendre à Oyem, car elle est intervenue quelque temps après l’arrestation et la détention de plus d’une soixantaine de personnes dans les cellules insalubres des unités de sécurité d’Oyem.

Pourquoi les autorités militaires, politiques, administratives et la Société Équatoriale des Mines SEM, propriétaire du site de Minki où ces compatriotes ont été appréhendés, n’ont-elles jamais fourni d’explications officielles ? Qu’est-ce qui se cache derrière ces arrestations de masse, et existe-t-il un lien entre ces arrestations et la levée de la suspension temporaire de l’orpaillage sur le territoire gabonais ?

Le rôle de la presse étant notamment d’informer et de mettre en lumière la vérité, surtout lorsque celle-ci est occultée, comme c’est le cas ici, où les familles gabonaises s’inquiètent légitimement pour leurs proches, nous nous sommes rapprochés de quelques orpailleurs qui ont partagé leur version des faits et nous ont informés de l’existence d’une vaste organisation mafieuse qui sévit sur le site de Minki et les oppresse.


A gauche , liste des orpailleurs et le quota d’or versé chaque semaine à la Direction Générale de la SEM sans un seul reçu .
A droite ( petit sachet) la quantité d’or remise à la Direction Générale d’une valeur de 150.000frs CFA

Dans le souci d’obtenir un équilibre de l’information concernant cette affaire, qui semble entourée d’une grande opacité, la rédaction a tenté de contacter la Direction Générale de la Société Gabonaise Équatoriale, qui semble avoir décliné toute communication en renvoyant la rédaction du magazine « Super Star » à un éventuel rendez-vous la semaine prochaine. Étant donné l’urgence de mettre en lumière cette affaire, d’autant plus que des dizaines de compatriotes sont incarcérés sans que le peuple gabonais ne soit informé des raisons, la rédaction du magazine présente ici ce problème avec les éléments d’appréciation fournis par des personnes sources, faisant partie de ceux qui exercent l’activité d’orpaillage sur la zone où les individus ont récemment été appréhendés.

Bien que la raison officielle de l’incarcération de ces dizaines d’individus demeure floue, nos sources indiquent que les orpailleurs auraient décidé de protester contre les taxes excessives et les pratiques douteuses imposées par la Direction de la Société Équatoriale et ses sous-traitants chinois après le coup d’État survenu le 30 août dernier. Selon les témoignages, les tensions ont débuté lorsque le directeur des opérations de la Société Équatoriale des Mines, un certain Ziengui Fabrice, accompagné d’une garde prétorienne, est arrivé le samedi 16 septembre dernier pour réclamer une quantité d’or équivalente à 150 000 francs par caisse d’exploitation, sachant qu’il y en a au moins une centaine. Conformément à la décision du chef de l’État annonçant la dissolution du gouvernement et de toutes les institutions, les orpailleurs ont contesté la demande illégale et inacceptable de Fabrice Ziengui.

Malgré les tentatives d’intimidation de ce dernier, qui a menacé que les orpailleurs ne pourraient plus exercer sur le site s’ils ne satisfont pas cette exigence, ces derniers ont résisté à la pression du directeur des opérations, qui est finalement reparti bredouille pour Libreville.

Les manifestations de protestation qui ont suivi ont perduré jusqu’à la nuit entre mardi et mercredi 13 septembre, conduisant à la destruction du conteneur chinois, à l’intérieur duquel une quantité significative d’or provenant d’une exploitation parallèle à celle officielle aurait été dérobée. Des informations supplémentaires laissent entendre une possible collusion entre divers acteurs dans l’exploitation de l’or, où la Société Équatoriale des Mines semble avoir négligé les intérêts de l’État gabonais, tandis que les Chinois sous-traitants ont exploité de manière abusive les ressources du pays, allant même jusqu’à extraire d’autres minerais sans autorisation.



Ci-dessous, les conditions inhumaines dans lesquelles les orpailleurs travaillent pour subvenir aux besoins de leurs petites familles .

Les déclarations faites par la population mettent en lumière les enjeux et les tensions entourant la reprise de l’exploitation de l’or au Gabon. Cependant, l’arrestation soudaine de près de 60 individus à Oyem a jeté une ombre sur cette décision de lever l’interdiction de l’orpaillage au Gabon. Les raisons de l’incarcération de ces compatriotes demeurent obscures, mais tout semble indiquer qu’ils se sont insurgés contre des taxes injustes et des pratiques frauduleuses de la part de la Société Équatoriale et de ses partenaires chinois. Les informations faisant état d’une nébuleuse complexe derrière l’exploitation de l’or au Gabon sont préoccupantes, et il semble que la Société Équatoriale des Mines, sous l’ancien régime, ait négligé les intérêts nationaux, tandis que les sous-traitants chinois ont exploité les ressources gabonaises de manière opportuniste. Cette situation a suscité un mécontentement croissant parmi les orpailleurs locaux, qui ont été confrontés à des taxes excessives et à des pratiques opaques.

L’affaire des orpailleurs d’Oyem illustre les défis auxquels sont confrontés les travailleurs de l’industrie aurifère dans le pays. Alors que les nouvelles autorités ont pour mission de relancer cette activité économique, l’opacité et les pratiques douteuses héritées de l’ancien régime continuent d’obscurcir le secteur.

Cette affaire souligne donc l’urgence d’une transparence accrue dans l’industrie aurifère gabonaise pour garantir que les ressources profitent au peuple et que les travailleurs locaux ne subissent pas d’injustices. Les réponses à ces questions restent à découvrir, mais une chose est certaine : le général président Oligui va avoir du travail pour révéler la vérité derrière son industrie aurifère et la mettre réellement au service du pays, au vu de tout ce qui s’y passe actuellement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *