Dans cette interview exclusive, nous nous entretenons avec un opposant politique recherché par les autorités judiciaires du Gabon depuis la dernière élection présidentielle. Cette voix dissidente, qui a autrefois soutenu Ali Bongo Ondimba, dénonce aujourd’hui les crimes rituels, la répression violente et le manque de démocratie dans son pays. Malgré les risques encourus, notre interlocuteur persiste dans sa lutte pour une société plus juste et appelle à la responsabilité d’Ali Bongo. Découvrez les motivations qui ont conduit à son engagement politique, sa position vis-à-vis des demandes de pardon et ses réflexions sur l’impact de sa lutte pour l’avenir du Gabon.
Vous êtes recherchée par les autorités judiciaires du Gabon depuis la fin de la dernière élection présidentielle peut-on savoir exactement ce que l’on vous reproche ?
Le pourvoir en place me reproche de crier haut et fort ce que tout le monde pense très bas à l’occurrence les crimes rituels, la répression violente ainsi que le manque de démocratie pour ne citer que cela.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à devenir opposant quand on sait que vous avez soutenu activement Ali Bongo Ondimba en 2009 ?
J’ai toujours été un opposant. La preuve : j’ai eu à l’affirmer ouvertement au fils d’Ali BONGO Ondimba lors d’un diner dans un restaurant huppé de la place (Phare du large) et devant des témoins même si ces derniers ne peuvent plus le reconnaître aujourd’hui.
Au départ, j’avais cru aux promesses d’Ali Bongo. Je pensais que les droits d’auteurs aux artistes allaient tout de suite être mise en œuvre, que les 5000 logements par ans allaient sortir de terre, que l’augmentation du SMIG allait être effective, que Port-Gentil allait devenir le Dubaï de l’Afrique, que la liberté de la presse et autres allait être établis mais ce n’était que du mensonge électoral.
Activement recherché, est ce que vous êtes prêt à demander pardon à Ali Bongo Ondimba enfin de retrouver la liberté comme certains l’on fait ?
Je ne peux m’excuser en quoi que ce soit auprès d’Ali Bongo car il s’est servi de moi pour mentir au peuple gabonais en 2009 de ce fait, c’est à lui de me demander pardon pas moi : Ma liberté ne vaut pas la libération de mon Pays.
Dans votre planque, continuez-vous de garder le contact avec vos proches notamment ceux du groupe Communauté Black ou encore avec votre petit frère Lorsdhelkaass qui avait été gardé à vue à cause de votre position politique ?
Les membres du groupe Communauté Black dont je suis un des membres fondateurs, sont devenus aujourd’hui mes ennemis et je ne coopère pas avec l’ennemi. Quant à Lorsdhelkaass que je considéré comme mon premier fils, je trouve regrettable qu’on l’ait mêlé à mon combat. Son arrestation visait simplement à m’affaiblir.
ci-dessus, Bung Pinze en studio pour la sortie de son prochain album
Ali Bongo se prépare à briguer un nouveau mandat. Ne pensez-vous pas que votre combat a été vain ?
Un combat noble n’a jamais été mené en vain. Ali BONGO Ondimba a fait un coup d’État électoral pour se maintenir au pouvoir, il n’a jamais été élu par le peuple. Ceux qui pensent que le peuple a fini d’écouter se trompent. Nous serons toujours écoutés. Notre combat n’a pas été mène en vain. La cause reste noble et profitera à notre génération future car morts ou vifs nous vaincrons.
Ton mot de la fin.
Au-delà de tout, il faut comprendre que même si l’on n’est pas opposant au Gabon, ont fini par le devenir par la force des choses lorsqu’on finit par comprendre qu’une population d’à peine deux millions d’habitants avec autant de richesses que regorgent notre pays croupie dans la misère d’un Président comme Ali Bongo Ondimba qui n’arrive pas à faire profiter au peuple de ses richesses. J’ai la conviction que le combat que je mène aujourd’hui profitera même à ceux qui se sont fait ennemis de ma cause.