Défiances, trahison et manipulation sont aujourd’hui, les mots qui minent la cohésion au sein de la famille des activistes gabonais qui, ne semble plus aussi unie que d’antan. Pour en parler, nous-nous sommes rapprochés de Fortuné Edou Essono, l’un des activistes les plus virulents menant leurs actions sur le plan local.
Bonjour monsieur Essone Fortune. A l’approche des échéances électorales prochaines, la famille des activistes gabonais ne semble plus aussi unie que d’antan. Comment cette situation s’explique telle ?
Bonjour ! A vous et surtout, merci ! Pour votre considération cordiale à mon égard.
La situation actuelle peut nous sembler étonnante du fait de sa productivité émotive, comparativement aux attentes du peuple gabonais qui, en mon sens, aspire à sa libération depuis 1990. En effet, l’espérance usée d’un Gabon rêvé, entretenue par : la traîtrise, la duperie, le caméléonisme, la violence policière, l’égoïsme et les manipulations obscures, fragilise la confiance populaire. Au point où, le jugement s’éloigne de l’objectivité afin de voir le mal partout. Sans oublier le dysfonctionnement qu’alimentent les multiples foyers politiques de l’opposition actuelle. En outre, cette défectuosité des lignes politiques est un conflit récurent du cercle humaine conformément à la normalité de l’existence constance du leadership « dysfonctionnel ».
Les résultats sont néfastes et appauvrissants, dans la mesure où, nous incarnons des comportements contre-productifs qui, déstabilisent la cohésion des alliés de l’alternance et renforcent la domination indéfectible de l’imposture.
Ce que j’ai envie de vous faire comprendre, modestement, ici, c’est qu’il n’y a aucune désunion entre activistes. Mais, il y a juste un problème d’égo et de leadership malsaine entre : ceux qui veulent impérativement être premiers en désorientant le peuple du vrai sujet et ceux qui, restés sur les lignes de l’éveil des consciences, s’accordent avec l’élévation involontaire, par le biais de la reconnaissance du peuple. Au lit du savoir.
Nelson Mandela affirmait ; je cite : « Il est préférable de diriger de l’arrière et mettre les autres devant, en particulier lorsque les choses vont bien. En revanche, il faut monter au front en cas de danger. C’est ainsi que les gens apprécieront votre leadership. »
Entre activistes locaux et ceux de la diaspora, est-ce que votre vision s’harmonise dans l’intérêt de votre combat ?
Pas totalement et parfois pas. Si nous reprenons Martin Gray : « Pour être en harmonie avec les autres, il faut être en harmonie avec soi, il faut que coule en soi, librement, joyeusement, cette source qui est à l’origine de notre être, personnalité. » En d’autres termes, l’harmonie devrait nous conduire à la complémentarité clanique humaine. Que chacun fasse ce qu’il sait faire, au lieu de vouloir faire ce que nous ne savons pas faire mais l’autre sait faire. La critique nuisible des inquiétudes au sujet des imperfections, ne devrait pas être une méthode de travail. Malheureusement, la confrontation des égos entre supériorité et infériorité, que nous impose la causticité de nos attitudes, saupoudre nos énergies et abâtardit notre lutte face à l’adversité. J’ai envie d’affirmer, la difficulté que nous avons à converger les intérêts personnels vers l’intérêt commun ; dans cette lutte. Ce, malgré que, nous soyons tous gabonais et animés d’un même rêve, celui de la libération institutionnelle du pays. Ensuite, nous menons, certes, un même combat, nonobstant nos divergences d’opinions ; mais nous le vivons différemment à cause, notamment, de l’hétérogénéité de nos valeurs culturelles et de la dissonance des angles de vue.
Face à ces guéguerres internes, pendant que certains semblent avoir abandonné le combat, n’avez-vous pas peur de rester isolé dans votre position d’extrémiste ?
‘’Kiééééé ! Super Star’’ Non ! Je n’ai pas peur de rester seul, parce que je ne serai jamais seul tant que je me placerai dernière mon peuple. Je ne serai jamais seul parce que notre employeur commun(le peuple) a licencié la déloyauté autour de moi.
Je serai parce que j’aurais été déloyal ; c’est cela la réalité. Un défenseur du peuple est à l’image de ceux qu’il défend. Il n’aura qu’un seul salaire dans sa vie ; peut-être pas. Tout dépendra de la reconnaissance de ce peuple.
Rikoula et Ontsétsé sont en conflit, Bitome a rallié le pouvoir en place. Qu’est-ce que tout cela vous inspire-t-il ?
L’ilotisme, tout simplement. J’ai appris à faire attention avec les jugements précoces. Qui suis-je pour définir les autres ? Ma conscience ne peut qu’être mon meilleur juge et non celui de l’inconnu : autrui.
Raisonnablement, Bitome n’a pas rallié le pouvoir, il a toujours été pro-Ali. Le Libanais de Kango a juste fait, ce qu’il sait faire au moment où, il fallait le faire et avec beaucoup de subtilités. Il est également vrai que son comportement au sein du groupe était devenu très inquiétant.
L’attitude du peuple à son égard peut se justifier du fait que, la trahison soit multiforme.
Autant admettre qu’elle est comportementale, verbale, gestuelle, morale, etc… Pour ce qui est Bernard Rekoula et Éric Otsétsé, je ne vois qu’un seul problème, la manipulation de Stéphane Zeng et du Bandecon en chef.
Je ne veux pas rentrer dans les détails ici, parce qu’il s’agit bien de mes très bons petits.
Juste demander à Bernard, d’aller s’excuser auprès de son aîné. Ce qu’il a fait, est immoral et criminel.
Croyez-vous encore à l’engagement des activistes au Gabon ?
Oui ! J’y crois fermement. D’autant plus que, c’est aux prix des erreurs que l’on se force et acquiert sa ‘’valeur grandeur »
Quelle serait votre réaction si le pouvoir vous invitait à contribuer à la construction du pays ?
Il s’agit de quel pouvoir ? Sommes-nous déjà à ce niveau ? Non, franchement, nous voulons tous contribuer à la construction du pays, mais pas au prix de notre seule dignité. Je ne saurai être un torchon.
Quel est votre mot de la fin ?
Je vais m’adresser à l’opposition, aux activistes et au peuple.
Chers compatriotes ; Le système évolutif que nous nous sommes engagés de suivre pour vaincre l’imposture ne doit pas nous diviser, bien au contraire.
Car, ce qui nous unit est bien plus grand que ce qui semble vouloir nous diviser.
Croyez-moi, la trahison n’est pas, comme on voudrait nous le faire croire, l’apanage des immoraux, des malades; elle n’est pas un accident de la relation.
Elle fait partie intégrante de la relation.
La trahison constitue un processus inéluctable et spécifique de notre condition humaine.
Seulement, elle doit éviter de nous distraire.