Chassés de leur propre maison : Le scandale de la relance manquée d’Africa N°1

Le 3 juin 2023, un éclair d’espoir avait illuminé les perspectives des anciens employés. Lors d’une rencontre entre le chef de l’État, Daniella Mengue correspondante à Paris et figure emblématique de la station et Laurence Ndong, ministre de la Communication, des promesses fermes avaient été formulées. « La relance d’Africa N°1 est une question de souveraineté nationale et de rayonnement de l’Afrique », avait-elle déclaré. Quelques mois plus tard, en janvier 2024, la ministre visitait les locaux de la station, annonçant des travaux de réhabilitation. Ces événements avaient ravivé l’étincelle d’un avenir meilleur.

Rencontre entre le chef de l’État Daniella Mengue correspondante à Paris en veste rouge

Mais le souffle de ce renouveau n’aura été qu’une brise passagère. Les travaux sont restés à l’état embryonnaire, les promesses se sont évanouies, et les anciens employés se sont retrouvés face à un mur d’indifférence. Tentant de réinvestir les locaux en ruines pour une déclaration publique, ils ont été expulsés par les forces de l’ordre. Ces hommes et femmes, piliers d’une institution qui a porté haut la voix de l’Afrique, ont été humiliés et chassés comme des intrus de ce qui était leur propre maison.

Sous un soleil de plomb, les anciens d’Africa N°1 se sont résolus à implorer le pardon et l’intervention du président Oligui Nguema. Dans une lettre poignante, ils s’adressent à lui comme à leur dernier espoir :

« Près de deux ans après l’avènement du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), nous attendons toujours que les promesses soient tenues. Nous sommes livrés à l’angoisse des lendemains incertains. Nous réclamons l’apurement des dettes de la station, l’indemnisation des agents, la régularisation des contentieux et la mise en place d’une administration provisoire. »

Les chiffres sont glaçants : un passif financier estimé à 33,4 milliards de francs CFA. Mais au-delà des montants colossaux, ce sont des vies brisées et des dignités piétinées qui crient justice. Ces anciens employés demandent simplement d’être écoutés, d’avoir une audience avec le président pour qu’ensemble, ils puissent redonner vie à cette institution et restaurer leur propre dignité.

En 1981, Africa N°1 était le tambour battant d’un continent, une passerelle entre les cultures africaines et le monde. Ses ruines aujourd’hui symbolisent un rêve à l’agonie. Mais ce rêve n’est pas mort. Que le président Oligui Nguema entende cet appel désespéré, qu’il prenne la mesure de l’injustice faite à ces anciens héros, et qu’il redonne à Africa N°1 et à ses serviteurs la place qu’ils méritent dans le cœur du Gabon et de l’Afrique toute entière.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *