Le Tchad a décidé, après mûre réflexion, de tourner la page d’un siècle de « collaboration militaire » avec la France, en mettant fin à l’accord de coopération en matière de défense signé en 2019. L’annonce, soigneusement chronométrée pour coïncider avec le 66e anniversaire de la proclamation de la République tchadienne, a été une surprise aussi fraîche que le café de la diplomatie : un toast au changement, mais avec une touche de mystère. Selon RFI, cette décision a été rendue publique par un communiqué posté sur la page Facebook officielle du ministère tchadien des Affaires étrangères.
Loin d’avoir été l’élément clé de la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui a fait le tour du Tchad en 24 heures sans trop entrer dans les détails gênants, la rupture a été lâchée quelques heures après son départ, comme une bombe discrète. Selon RFI, Abderaman Koulamallah, le ministre tchadien des Affaires étrangères, a annoncé, avec une solennité digne d’un chef d’État, que le Tchad, grandissant et mûrissant (la France aussi, mais à son rythme), met un terme à une relation qu’il estime maintenant révolue. La France, quant à elle, doit accepter que le Tchad a « grandi » — non pas en taille, mais en indépendance.
L’ironie de cette annonce ? Selon RFI, elle n’a pas été formulée pendant la visite officielle du ministre français, mais après que ce dernier soit parti, probablement pour une pause bien méritée dans ses fonctions. On pourrait se demander si cette rupture n’a pas été le coup de maître d’un président tchadien cherchant à marquer son territoire face à un partenaire historique — un peu comme un adolescent qui, après des années de dépendance, se réveille pour déclarer : « Je peux vivre sans toi, tu sais. »
Le ministre Koulamallah a bien pris soin de préciser que cette rupture n’était en aucun cas une rupture des relations historiques entre les deux pays. Au contraire, selon RFI, il a annoncé un avenir lumineux où le Tchad, tout en ayant « grandi », reste ouvert à de nouveaux dialogues et « partenariats ». Le tout saupoudré d’une pincée de poudre diplomatique : « Nous restons ouverts à un dialogue constructif pour explorer de nouvelles formes de partenariat. » Le message est clair : le Tchad ne ferme pas la porte, il l’ouvre juste un peu moins largement.
Mais au-delà des mots, la question qui brule les lèvres des observateurs : est-ce un adieu définitif aux soldats français ? Le ministre tchadien a glissé une réponse partielle, suggérant qu’un départ des quelques milliers de soldats français basés au Tchad pourrait suivre la procédure « prévue par l’accord de défense ». Selon RFI, on imagine les militaires français se préparant à plier bagage, leur dernier séjour à Ndjamena transformé en un simple « au revoir » bien poli.
La rupture de cet accord est loin d’être anodine. Après avoir été chassée du Mali, du Niger et du Burkina Faso, l’armée française semble perdre un autre bastion, comme une partie d’un jeu de domino diplomatique. Mais au Tchad, selon RFI, la décision semble également être un coup politique bien calculé de la part de Mahamat Idriss Déby, qui se pose en défenseur des intérêts nationaux. À un mois des élections législatives, il fallait bien faire quelque chose pour marquer des points auprès de l’opinion publique tchadienne, largement critique de la présence militaire française. Rien de tel qu’un bon vieux coup d’éclat pour montrer qu’on a les reins solides et que, maintenant, on veut faire les choses à sa manière.
En fin de compte, selon RFI, la rupture avec la France pourrait bien être un symbole d’indépendance et de maturité pour le Tchad, mais aussi un excellent moyen pour le président de se redorer son image avant des élections capitales. C’est un peu comme quand vous larguez un partenaire après des années de relation pour vous dire : « Maintenant, c’est moi qui décide de l’avenir. » Mais attention, il reste une petite ambiguïté dans cette déclaration : qui sera là pour combler le vide laissé par l’armée française ? La porte est ouverte, mais les modalités restent encore un mystère.
Alors, au lieu de clore définitivement ce chapitre, selon RFI, on pourrait dire que le Tchad, avec son jeu de mots diplomatique, cherche avant tout à poser une question : « Et si l’avenir n’était plus écrit avec de l’encre française ? »