Le Gabon, terrain d’expression virulente et de rivalités féroces, est une fois de plus témoin d’une nouvelle escalade verbale entre figures controversées de la scène activiste. Cette fois, c’est Omwanawintché, connu pour ses pamphlets cinglants, qui s’en prend à Stéphane Landry Eyindanga, activiste au parcours trouble et ancien proche du régime de Brice Clotaire Oligui Nguéma.
Dans un texte au ton moqueur et inquiétant, Omwanawintché adresse un avertissement à Eyindanga, lui rappelant que son passé d’activiste zélé pourrait bien devenir sa perte. Il lui reproche d’avoir courtisé les hautes sphères du pouvoir tout en se présentant comme un défenseur du peuple. Selon l’auteur, Eyindanga, désormais retenu au Gabon, serait victime de ses propres alliances douteuses avec les réseaux maçonniques et PDGistes qu’il aurait fréquentés par opportunisme.
Omwanawintché accuse Eyindanga d’avoir franchi des lignes rouges en divulguant des informations sensibles, comme les adresses des résidences à l’étranger du président Oligui ou encore des allégations de torture sur des opposants politiques. Ces actes, présentés comme audacieux, auraient transformé Eyindanga en une menace que le régime surveille de près. Selon Omwanawintché, cette interdiction de quitter le territoire n’est pas fortuite : elle illustre la méfiance du pouvoir envers un individu jugé instable et potentiellement dangereux.
Le texte expose également l’ironie tragique des alliances temporaires et opportunistes. Eyindanga, autrefois considéré comme un fervent militant de la justice, semble aujourd’hui piégé par un système qu’il a pourtant combattu. Omwanawintché ne cache pas son scepticisme quant au sort réservé à Eyindanga, qu’il voit comme un simple pion sacrifiable pour ses anciens alliés, désormais devenus ses geôliers.
Au-delà de cette attaque personnelle, l’avertissement d’Omwanawintché soulève des questions plus larges sur la sincérité des combats activistes au Gabon. Les luttes pour la justice et la liberté sont-elles toujours authentiques, ou bien sont-elles souvent détournées par des intérêts personnels et des ambitions démesurées ? Dans ce paysage complexe, où le militantisme flirte souvent avec le pouvoir, les risques de trahison et d’abandon sont omniprésents.
Cette querelle entre Omwanawintché et Eyindanga dépasse largement le cadre d’un simple règlement de comptes. Elle reflète les tensions profondes et les fractures au sein de la société gabonaise, où le pouvoir, l’activisme, et la survie individuelle s’entrelacent de manière tragique. L’histoire d’Eyindanga illustre les dangers d’un engagement mal calculé dans un environnement politique instable. Chacun doit choisir son camp avec prudence, car les conséquences de ces choix peuvent s’avérer lourdes et irréversibles.
Le message d’Omwanawintché, sous ses airs de satire mordante, pourrait bien être un dernier avertissement : dans un système où l’on joue avec le feu, rares sont ceux qui s’en sortent indemnes.