Quand dénoncer devient un crime au Cameroun : Longué Longué brise le silence avec la vidéo de sa torture

Pendant ces longs moments de souffrance, les tortionnaires, musclés et sans pitié, s’acharnaient sur lui en frappant la plante de ses pieds. Tandis qu’il était frappé comme un animal, leur commandant, bien vêtu, filmait la scène, sans remords. Quand il a osé poser la question sur les raisons d’un tel traitement, la réponse fut accablante : son engagement public et ses dénonciations des injustices dans son pays. Le régime voulait tout simplement l’anéantir, étouffer sa liberté d’expression, le faire taire à tout prix.

Le chanteur rappelle que ces hommes, formés pour tuer, n’ont montré aucune once d’humanité. « Combien de Camerounais ont subi cela ? Combien ont disparu dans l’ombre de cette violence impitoyable ? » s’interroge-t-il, révolté. Aujourd’hui, cinq ans après cette torture, il reçoit, comme un sinistre miracle, la vidéo de ces actes atroces. Personne n’avait cru à ses récits à l’époque, mais ce document est une preuve accablante.

Capture d’images sur la vidéo de la torture subie par le chanteur camerounais Longué Longué

En plus de ses souffrances physiques et psychologiques, cet épisode lui a coûté sa carrière internationale. Lors de cette période, il devait partir en tournée au Canada, mais les séquelles de sa détention l’ont empêché de respecter ses engagements professionnels. Contraint de rembourser les avances versées par les organisateurs, il a tout perdu. Depuis, il n’a jamais récupéré son passeport avec le visa canadien, un obstacle qui entrave toujours sa relance artistique.

Aujourd’hui, ce chanteur appelle à l’aide. Il lance un appel aux avocats, défenseurs des droits de l’homme, hommes politiques, hommes d’affaires, et à tous ceux qui veulent un changement véritable. « Maintenant, je crois que je dois être protégé par tous ceux qui veulent ce changement », dit-il avec une urgence palpable dans la voix. Il a décidé de porter plainte, non seulement au Cameroun, mais aussi en France.

Son histoire, tristement similaire à celle de nombreux Camerounais disparus dans les méandres de la répression, rappelle la réalité violente que subissent ceux qui osent s’opposer aux dérives autoritaires. Que ce soit par la justice ou par la mobilisation internationale, son combat symbolise celui de nombreux anonymes, victimes d’un régime qui ne tolère aucune forme de contestation.

Ce témoignage est un appel désespéré à ne pas laisser de telles violences impunies.

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