Lors de sa dernière assemblée plénière le mercredi 28 février 2024, la Haute Autorité de la Communication (HAC) a fait éclater une véritable bombe : les médias publics se transforment de manière sournoise en véritables tribunaux médiatiques, semant ainsi les graines de la discorde et de la division dans notre société.
Le mercredi 28 février 2024, la salle habituelle du siège de la HAC au 286 Avenue de la Libération a été le théâtre d’une réunion ordinaire présidée par M. Germain Ngoyo Moussavou, président de ladite institution. Les délibérations de cette session ont mis en lumière des dérives professionnelles alarmantes et des conflits d’intérêts criants au sein du service de l’audiovisuel public national.
Depuis des mois, la HAC observe avec une profonde inquiétude la dégénérescence des médias publics en tribunaux médiatiques. Au lieu de remplir leur noble mission d’informer de manière impartiale et équilibrée, ces organes se sont métamorphosés en machines à propager des narratifs partisans, jetant ainsi les citoyens en pâture à la vindicte populaire. Cette funeste dérive précipite notre société dans les abîmes de la division et menace gravement la cohésion sociale, sapant les fondements mêmes de notre vivre-ensemble. Cette dépravation de l’éthique journalistique constitue une menace imminente pour la stabilité nationale, menaçant d’engloutir notre pays dans le chaos et la discorde.
La HAC lance un cri d’alarme et appelle les rédactions des médias publics à faire preuve de retenue et de responsabilité. Il est impératif de mettre un terme à cette pratique qui nuit gravement à l’intégrité journalistique et à la cohésion sociale du Gabon.
D’autre part, la HAC a dénoncé avec véhémence une pratique des médias publics qui soulève de sérieuses inquiétudes : l’exploitation de hauts fonctionnaires et d’agents du service public en tant qu’animateurs, présentateurs ou chroniqueurs dans des émissions relevant clairement de leur domaine professionnel. Cette situation constitue une violation flagrante de la loi gabonaise sur la communication, qui interdit catégoriquement aux journalistes de se livrer à des conflits d’intérêts flagrants dans l’exercice de leurs fonctions.
La Loi n° 019, Barre 2016, du 9 août 2016, contenant le Code de la Communication en République du Gabon, est claire à ce sujet : l’article 43 stipule qu’il est formellement interdit aux journalistes de s’engager dans des activités susceptibles de créer un conflit d’intérêts.
Face à ces révélations choquantes, la société gabonaise se doit de réagir avec fermeté. Il est temps de remettre de l’ordre dans le paysage médiatique gabonais et de réaffirmer les principes fondamentaux de l’éthique et de la déontologie journalistique.
La HAC appelle à une prise de conscience collective et à des mesures concrètes pour mettre un terme à ces pratiques préjudiciables. L’avenir de la démocratie et de la cohésion sociale au Gabon en dépendent.