Dans une récente annonce du Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI) , une allocation de 500 postes budgétaires a été dévoilée, exclusivement réservée aux journalistes des médias publics. Cet acte généreux s’ajoute à la dotation antérieure en matériel roulant accordée par le président Oligui Nguema aux médias d’État. Cependant, cette largesse ne fait qu’accentuer le désarroi quotidien de la presse privée, plongée dans l’obscurité de ses activités.
Pendant que la presse publique bénéficie de faveurs considérables, la Haute Autorité de la Communication (HAC) joue le rôle de père fouettard envers la presse privée. Cette attention renouvelée envers les médias d’État est perçue dans le microcosme de la presse privée comme une injustice flagrante, soulignant une méconnaissance du rôle crucial joué par cette dernière dans la chute du régime controversé d’Ali Bongo.
Il est ironique de constater que le président Oligui, a promis des véhicules à tous les organes de presse, à l’exception de ceux du secteur public qui ont déjà été gratifiés. De plus, malgré la promesse d’augmenter le soutien financier à la presse privée, passant de 127 millions à 500 millions, cette promesse reste lettre morte, laissant la presse privée dans une situation précaire.
Cette attitude soulève un paradoxe troublant et une ingratitude envers une presse privée qui a travaillé ardemment jour et nuit pour dénoncer les méfaits du régime d’Ali Bongo. Alors que la presse privée lutte pour promouvoir la vérité et la transparence, le gouvernement semble privilégier une presse publique qui, par le passé, a été accusée de soutenir des mensonges et de tromper le peuple gabonais.
Bien que le président Oligui et son CTRI prétendent encourager les jeunes diplômés à privilégier des initiatives privées au lieu de la fonction publique afin de réduire l’attrait pour cette dernière, la réalité semble bien différente. Un déséquilibre manifeste dans le traitement des médias au Gabon suscite des préoccupations quant à l’équité et à la justice au sein du paysage médiatique. La presse privée, loin d’être pleinement reconnue, demeure dans l’ombre d’une préférence évidente accordée à la presse publique, nourrissant ainsi un sentiment d’injustice au sein de la communauté journalistique gabonaise.