Soutenir Brice Oligui, le militaire en mission, est sans conteste essentiel pour l’accomplissement de ses devoirs, mais il est impératif de ne pas le transformer en une figure vénérée ou une célébrité. Les citoyens gabonais doivent comprendre cette perspective afin d’éviter des regrets futurs.
L’enthousiasme actuel entourant le Président Brice Oligui semble déborder les limites de la rationalité. Cette période d’exaltation perdure depuis trop longtemps, et il est grand temps que les Gabonais se réveillent pour s’engager dans le processus de transition. La politique, avec son penchant pour la démagogie, la désinformation et la manipulation, ne devrait pas prendre le dessus dans la lutte pour la restauration des institutions et la construction d’un Gabon nouveau et fort, impliquant la participation de l’ensemble de ses citoyens.
Il est impératif de mettre un terme à cette tendance populiste qui cherche à aduler Brice Oligui de manière excessive. De nombreuses organisations, parfois soutenues par des personnalités publiques et politiques, bien que souvent dissimulées dans l’ombre, se sont mobilisées pour célébrer Brice Oligui, au lieu de contribuer à la reconstruction du pays. Cela crée un déficit en termes de projets constructifs qui pourraient véritablement aider dans l’effort colossal que lui, son gouvernement et le CTRI déploient depuis les 60 jours qu’il est au pouvoir. Ces organisations ne devraient pas se contenter de l’acclamer et de louer ses actions, mais plutôt proposer des idées constructives pour le développement du Gabon.
Bien entendu, en tant qu’Africains, il est important de reconnaître les mérites de Brice Oligui. Il a joué un rôle crucial en nous libérant du régime despotique d’Ali Bongo, et il mérite notre reconnaissance. Cependant, notre soutien ne devrait pas se transformer en une adoration aveugle. Nous devrions être honnêtes avec lui, l’encourageant lorsqu’il fait du bon travail et le critiquant de manière constructive lorsqu’il ne répond pas aux attentes. Il ne faut pas chercher à faire de lui une star ou une figure quasi divine.
La récente campagne médiatique visant à glorifier Brice Oligui à son retour de mission au Congo, bien que compréhensible, n’était pas nécessaire. La transition requiert la vigilance et le dur labeur de tous, sans besoin de tels élans d’adulation. Il est fondamental que le Gabon progresse sans succomber au « Kounabelisme, » un phénomène du temps d’Ali Bongo qui menace de ressurgir. Brice Oligui n’a pas besoin de tout ce tapage. La transition repose sur la responsabilité, la vigilance et le travail acharné, plutôt que sur des célébrations excessives.