À la suite des menaces proférées par la HAC visant à suspendre l’activité de plus de 90% des médias en ligne gabonais qu’elle considère illégaux, les dirigeants de ces médias se sont rassemblés le samedi 28 octobre au siège du Cercle des Patrons de la Presse Privée en Ligne (CPPPL) afin de débattre de cette problématique et d’explorer des solutions. Deux autres points majeurs à l’ordre du jour méritaient également une attention particulière. La réunion était présidée par Thierry Mebale Ekouaghe, président du CPPPL.
Point 1 : Situation administrative et juridique des médias en non-conformité avec la HAC
La première question abordée portait sur les médias qui ne sont pas conformes sur le plan administratif et juridique par rapport à la Haute Autorité de la Communication (HAC). Les participants ont reconnu que cette situation découle en grande partie des conditions injustes mises en place par l’ancien régime dictatorial d’Ali Bongo afin de réduire au maximum le nombre de médias sur la scène médiatique gabonaise et de donner un avantage considérable à ceux contrôlés par ce système. Plusieurs obstacles rendent difficile, voire impossible, l’obtention de l’approbation de la HAC, notamment l’obligation de souscrire une assurance responsabilité civile d’au moins 500 000 francs, une somme considérable pour ces petites entreprises qui luttent pour leur survie. La solution visant à lever le principal obstacle pour obtenir le quitus de la HAC en vue d’exercer a été discutée, étant donné que de nombreux médias opérant dans des conditions précaires se trouvent dans l’incapacité de régulariser leur situation administrative en raison de cette entrave. Pour résoudre ce problème, il a été suggéré d’organiser une rencontre avec la HAC afin de demander un moratoire permettant aux médias concernés de trouver des moyens pour se mettre à jour.
Les participants ont exprimé leur préoccupation quant à la manière dont la HAC traite ces questions et ont proposé de solliciter de cette institution de simplifier les procédures d’obtention des autorisations, évoquant même la possibilité pour la HAC de mettre en place un guichet unique. La nécessité d’une clarification des exigences en matière d’assurance et des diplômes de journalisme a également été abordée.
Images de la réunion
Point 2 : Réflexion sur la pétition lancée par Brice Ndoutoume qui appelle à la dissolution du bureau actuel de la HAC.
Le deuxième point de discussion a abordé le débat en cours concernant la pétition lancée par Brice Ndoutoume, appelant à la dissolution du bureau actuel de la HAC en raison de son illégitimité. Cette démarche est motivée par le fait que le Gabon est actuellement engagé dans une phase de restauration de ses institutions, et il est jugé inapproprié que la HAC continue de fonctionner selon les méthodes héritées du régime dictatorial d’Ali Bongo. L’avenir des journalistes dans un contexte de transition politique est en jeu. Les participants ont reconnu l’importance de ce débat, mais ont souligné que les réseaux sociaux et certains articles de presse ne sont pas les forums les plus appropriés pour discuter de la légitimité de la HAC.
Il a été suggéré que la HAC rencontre les participants de la réunion au cours de la semaine à venir pour aborder ces questions. Les participants ont également envisagé de réaffirmer le droit de la corporation à disposer de trois sièges au sein de la HAC, conformément à la Constitution de 1991.
Point 3 : Questions diverses et préoccupations financières
Lors du troisième point de l’ordre du jour, les participants ont soulevé des préoccupations concernant les impôts qui freinent l’expansion de leurs entreprises de presse. Ils ont également exprimé leur sentiment que le ministre de la Communication est déconnecté des réalités de la presse locale.
Les participants ont plaidé en faveur d’une revalorisation de la subvention d’aide à la presse et ont souligné l’importance de la presse dans l’équilibre démocratique du pays.
En conclusion de la réunion, le président Thierry Mebale Ekouaghe a souligné la nécessité pour la presse de faire entendre sa voix et de lutter pour des conditions de travail plus favorables.
La réunion s’est terminée à 17 h 50, laissant entrevoir un avenir où la presse privée au Gabon pourrait retrouver une place plus centrale dans le paysage médiatique.
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