Dans une interview accordée à RFI, Marc Ona Essangui, figure éminente de la société civile gabonaise et troisième vice-président du Sénat gabonais, a partagé ses réflexions sur les résultats des élections législatives françaises. L’intellectuel gabonais, grand observateur de la vie politique française, a suivi avec intérêt le scrutin qui a vu le Rassemblement national (RN) arriver en tête.
Marc Ona Essangui souligne que les résultats des élections reflètent la volonté des Français de voir un changement. « Les Français ont exprimé leur volonté de voir la France changer. C’est l’expression du peuple et c’est une expression souveraine, » déclare-t-il. Il estime que ce choix, bien qu’il puisse susciter des craintes, doit être respecté.
Interrogé sur les préoccupations potentielles pour les Africains en cas de victoire du RN, Ona Essangui minimise les craintes. Selon lui, les discours populistes utilisés lors des campagnes électorales ne se traduisent pas nécessairement en actions une fois au pouvoir. « Moi, Africain, je ne pense pas que nous soyons inquiets, » affirme-t-il, ajoutant que les préoccupations sur l’immigration et les relations franco-africaines sont souvent exagérées.
Ona Essangui se montre sceptique quant à la capacité du RN à appliquer strictement son programme sur l’immigration, qualifiant ces promesses de « discours populistes pour se faire élire. » Il insiste sur l’importance de relations de coopération équilibrées entre la France et les pays africains. « Je pense que ce sont les relations de coopération entre la France et les pays africains qui vont s’imposer, » dit-il.
Concernant l’avenir des relations entre la France et l’Afrique, Marc Ona Essangui appelle à un changement de perspective. Il critique la tendance historique de la France à exploiter les ressources africaines sans transfert de technologie. Pour lui, il est essentiel que les pays africains prennent leurs responsabilités et mettent en place des structures pour exploiter eux-mêmes leurs ressources.
Marc Ona Essangui conclut en appelant à une prise de conscience et à une action concrète de la part des Africains pour se débarrasser des facteurs de sous-développement. Il plaide pour un discours cohérent et constructif, loin du populisme et des accusations faciles.
Source : RFI