Ce mardi 07 octobre 2025, le Syndicat National des Enseignants-Chercheurs et Chercheurs de l’Université Omar Bongo (SNEC-UOB) a tenu ce mardi 7 octobre une conférence de presse, à l’issue de son assemblée générale de rentrée syndicale, pour dénoncer plusieurs manquements au sein de l’institution et annoncer un préavis de grève de huit jours.
L’assemblée générale, qui s’est déroulée la veille, le 6 octobre, à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, a abordé six points principaux : la gestion du milliard accordé par le Président de la République pour la dette pédagogique 2022-2023, l’exécution du budget 2025, l’introduction de logiciels de gestion des notes, l’arrêt des maintiens en activité, la gestion des carrières des enseignants-chercheurs, et divers points liés aux infrastructures et moyens financiers de l’université.
Dette pédagogique partiellement payée et budget sous-exécuté
Le SNEC-UOB constate que seulement 150 millions FCFA sur 715 millions FCFA ont été réglés pour la dette pédagogique, soit 1/5 du montant total, et réclame un chronogramme clair pour le paiement des 565 millions FCFA restants. Le syndicat déplore également que l’Université Omar Bongo n’ait pas encore atteint 50% de l’exécution de son budget 2025, estimé à près de 4 milliards FCFA.
Logiciels de gestion et risques pour les étudiants
L’introduction des logiciels DUAUX et EASY-LMD pour la gestion des notes, sans consultation des enseignants, est dénoncée comme arbitraire et problématique. Le SNEC-UOB pointe notamment que DUAUX est hébergé aux États-Unis et EASY-LMD au Bénin, tandis que des dysfonctionnements bloquent la délivrance des relevés de notes.
Maintiens en activité et carrières des enseignants
Le syndicat attire l’attention des autorités sur l’application stricte du Conseil des Ministres du 8 septembre 2025, qui ordonne l’arrêt immédiat des maintiens en activité, jugeant cette mesure inadaptée aux enseignants-chercheurs, car elle risque de vider les universités de leur masse critique d’encadrement. Le SNEC-UOB rappelle le décret n°866/PR/MES/MFP de 1981 qui permet, sous certaines conditions, le maintien jusqu’à 70 ans, et cite l’engagement présidentiel du 2 mars 2025 de prolonger automatiquement de trois ans le maintien des enseignants-chercheurs de rang magistral.
Le syndicat regrette aussi le blocage de la régularisation de carrières de certains enseignants, comme François Moudouma Ngoma et Vincent Essono, en attente depuis 12 et 15 ans malgré les décisions des juridictions compétentes.
Le président du SNEC-UOB, Mathurin Ovono Ébè et ses collégues enseignants
Infrastructures et paiements
Face à l’afflux annoncé de bacheliers, le SNEC-UOB dénonce l’insuffisance des capacités d’accueil (9 000 places pour plus de 20 000 étudiants en 2024-2025), et plaide pour la construction et la réhabilitation de bâtiments, ainsi que pour l’amélioration de l’approvisionnement en eau et électricité. La mesure de paiement par virement des montants supérieurs à 500 000 FCFA est jugée contre-productive, notamment pour les enseignants missionnaires. Le syndicat revendique également l’ouverture d’un compte bancaire commercial pour l’UOB afin de gérer ses fonds propres et capter des financements privés.
Préavis de grève et perspectives
Au terme de l’assemblée, le SNEC-UOB a mandaté son bureau pour déposer un préavis de grève de huit jours auprès du Recteur de l’Université Omar Bongo, afin d’appeler à des mesures correctives immédiates.
Le président du SNEC-UOB, Mathurin Ovono Ébè, a conclu en soulignant que le syndicat restera vigilant et mobilisé pour garantir le respect des engagements pris par les autorités et la protection des conditions de travail des enseignants-chercheurs.
