Dans l’histoire mouvementée du Gabon, marquée par des décennies de lutte contre la répression des Bongo, une lueur d’espoir avait émergé avec votre arrivée, Monsieur le Président, et celle du CTRI. Des décisions audacieuses avaient été prises pour restaurer l’honneur et les droits des Gabonais, suscitant l’approbation de la population. Cependant, malgré ces avancées, des signes inquiétants de dérive autoritaire se font de plus en plus sentir dans notre nation.
La récente humiliation subie par le jeune Gaëtan Ayami lors de la visite présidentielle à Moanda est une tache sombre sur notre démocratie naissante. Lorsque le chef de l’État a publiquement qualifié Ayami de voyou, il a non seulement contribué à sa stigmatisation mais aussi à son isolement. Des médias et des influenceurs locaux, prétendument à la solde des nouvelles autorités, ont été utilisés comme des outils de propagande pour diaboliser Ayami, tandis que des voix courageuses de la diaspora gabonaise ont dénoncé cet acte autoritaire et inhumain.
La diffusion d’une photo humiliante d’Ayami en survêtement avec le crâne rasé, présenté comme un vulgaire bandit, sur les réseaux sociaux est un nouvel épisode révoltant dans cette affaire. Qui en bénéficie finalement ? Le président ou le jeune homme qui est maintenant érigé en héros ou martyr par certains ? Ce qui est certain, c’est que l’image du chef de l’État et la réputation du Gabon en souffrent gravement.
La montée en puissance des anciens membres du pouvoir déchu, combinée à une baisse de popularité du président Oligui, crée un contexte politique volatile. Dans ce climat, la répression des voix dissidentes et la violation des droits fondamentaux ne font qu’accentuer les tensions et compromettre la crédibilité du gouvernement.
Monsieur le Président, nous vous exhortons à ne pas vous laisser tromper par les vendeurs d’illusion qui vous disent que tout va bien. Rappelez-vous qu’à long terme, ces mêmes personnes pourraient devenir vos ennemis, comme cela s’est produit avec Ali Bongo, abandonné par tous ceux qui mangeaient à sa table une fois le vent tourné.
Vous êtes sur la bonne voie pour transformer notre nation, mais pour préserver votre crédibilité et l’avenir de notre pays, il est impératif que de telles erreurs ne se reproduisent plus. Nous vous exhortons à écouter la voix du peuple, à respecter les droits de tous les Gabonais et à œuvrer pour un avenir où la justice et la liberté seront les fondements de notre société.
Pour l’amour de la nation, pour la fierté d’être sorti du règne oppressif des Bongo, nous avons le devoir de vous rappeler que le respect des droits humains et de la dignité de chaque individu est essentiel pour bâtir un Gabon meilleur et plus juste pour tous.
Ensemble, œuvrons pour un Gabon où la liberté et la dignité sont inaliénables, où le respect des droits de l’homme est sacré et où la voix du peuple est entendue et respectée.
Par Rhonny Placide Obame de Dido-Balancia
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