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Le président américain Donald Trump a annoncé une nouvelle série de restrictions migratoires visant douze pays, dont la Guinée équatoriale, au nom de la sécurité nationale. Cette décision, qui sera effective à partir du 9 juin, exclut de facto de nombreux ressortissants d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie du territoire américain. Une mesure drastique justifiée par l’attaque du 1er juin à Boulder (Colorado), attribuée à un ressortissant égyptien, un pays qui, paradoxalement, ne figure pas sur la liste des pays visés.
Outre la Guinée équatoriale, les autres pays frappés d’interdiction totale d’entrée sont : l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo, l’Érythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen. Sept autres États sont concernés par des restrictions partielles : le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela.
Pourquoi la Guinée équatoriale est visée ?
Selon la Maison Blanche, la présence de la Guinée équatoriale dans cette liste noire s’explique par plusieurs facteurs : faiblesse administrative, manque de coopération en matière de sécurité, forte proportion de ressortissants restant illégalement après expiration de leur visa, ou encore incapacité à vérifier efficacement l’identité des demandeurs de visa. Les autorités américaines estiment qu’une telle situation compromet leur capacité à filtrer les entrées de manière fiable.
Et le Gabon ? Un pays encore éligible
Fait notable : le Gabon, voisin direct de la Guinée équatoriale et également confronté à des défis institutionnels, ne figure pas dans cette liste. Pour l’heure, les ressortissants gabonais restent éligibles à l’obtention de visas américains et peuvent voyager vers les États-Unis, sous réserve des conditions habituelles.
Plusieurs raisons expliquent cette « non-inclusion » :
- Coopération sécuritaire minimale maintenue : malgré une instabilité politique relative depuis le changement de régime en août 2023, le Gabon a conservé un dialogue ouvert avec les partenaires occidentaux, y compris en matière de lutte contre le terrorisme et de gestion des flux migratoires.
- Taux de dépassement de visa plus faible : les données sur le non-respect des délais de séjour des Gabonais aux États-Unis restent relativement maîtrisées, comparées à celles d’autres pays figurant sur la liste.
- Pas de lien établi avec des réseaux terroristes : le Gabon n’a pas été identifié comme un foyer d’activités extrémistes ou de soutien au terrorisme international.
- Stabilité diplomatique : même en période de transition, le Gabon reste un pays avec lequel les États-Unis entretiennent des relations diplomatiques fonctionnelles et non conflictuelles.
Une décision à portée géopolitique
Bien que justifiée officiellement par des considérations sécuritaires, cette mesure de Donald Trump est perçue par de nombreux observateurs comme une nouvelle démonstration de politique anti-immigration sélective, voire discriminatoire. Le président américain assume pleinement cette ligne dure, la comparant fièrement à son « muslim ban » de 2017.
Les démocrates, quant à eux, dénoncent un retour aux heures sombres du mandat précédent, accusant Trump de compromettre l’image des États-Unis dans le monde et de marginaliser encore plus les communautés issues de l’immigration.