La ville autrefois florissante d’Oyem, jadis un bastion de l’influence et du leadership de la tribu Nkodjeign, sombre désormais dans l’obscurité suite à la tragique disparition de François Engongah Owono , plus connu sous le nom d’Eboué. Cette perte déchirante laisse un vide béant dans le cœur de sa communauté, exacerbé par la négligence flagrante des nouvelles autorités, qui suscite l’indignation des notables locaux.
Depuis des décennies, les Nkodjeign ont été des piliers de la société Fang du Woleu-Ntem, occupant des postes de haut rang dans l’administration. Leur influence était indéniable, et Oyem, capitale provinciale septentrionale, symbolisait leur force et leur unité. On se remémore avec nostalgie l’époque où trois membres d’une même famille siégeaient au sein du gouvernement.
Cependant, une nouvelle tendance se dessine aujourd’hui, où ce sont plutôt les personnalités du département, et non de la commune, qui occupent les postes éminents. Cette évolution a relégué la commune d’Oyem à un statut de second plan, laissant ses habitants sans représentation adéquate au sein des instances dirigeantes.
Depuis la disparition d’Eboué, les Nkodjeign se sentent ignorés et marginalisés par les nouvelles autorités. Il est temps de dire « ça suffit ! » Les Nkodjeign d’Oyem refusent de rester silencieux face à cette injustice manifeste. Des réunions sont organisées pour exprimer leur mécontentement et exiger que des mesures soient prises pour rétablir l’équilibre et restaurer la dignité de leur communauté.
La situation des Nkodjeign à Oyem met en évidence le système de gouvernance qui favorise les affiliations régionales, tribales et ethniques plutôt que le choix basé sur les compétences et l’intégrité des individus qui doivent participer à la gestion de l’État. La recherche du pouvoir basée sur l’ethnicité et d’autres facteurs engendre des tensions et des injustices. On peut légitimement se demander quel est le bilan des Nkodjeign dans le Woleu-Ntem, en particulier dans la commune d’Oyem, au cours des 56 dernières années où ils ont été au pouvoir au Gabon. Ne serait-il pas temps que les nouvelles autorités accordent leur confiance à une nouvelle classe d’élites provenant de l’extérieur de la commune d’Oyem, leur fief ? Seule une gouvernance équitable peut mener à une prospérité et à une stabilité durable. Il semble que les nouvelles autorités y aient réfléchi.