La première année de transition dirigée par le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, aura été marquée par des défis titanesques, mais aussi par des trahisons venant de ceux qui auraient dû l’épauler dans sa mission de redressement national. Militaire de formation, Oligui est un homme d’action, propulsé à la tête du pays non pas par des calculs politiques traditionnels, mais par un coup d’État salué par le peuple gabonais comme un acte libérateur après des décennies de règne des Bongo.
Cependant, la réussite de cette transition est aujourd’hui mise en péril par des collaborateurs indignes, qui, au lieu de servir loyalement la nation, utilisent leur proximité avec le pouvoir pour assouvir leurs ambitions personnelles et leurs excès.
Prenons le cas du général Ossima Ndong, secrétaire général au ministère de la Défense, dont les abus de pouvoir ont atteint un sommet scandaleux. Après la disparition de bijoux chez lui, il a fait arrêter un jeune militaire affecté à sa garde personnelle, l’envoyant au redouté B2. Le militaire y aurait trouvé la mort sous la torture, un acte inacceptable qui ternit l’image d’une armée censée protéger la population.
Autre figure controversée : Hervé Patrick Opiangha. Accusé d’affaires de mœurs et d’atteinte à la sécurité nationale, il continue de défier la justice depuis l’étranger, jouant de son influence pour exercer un chantage intolérable sur le Président de la République. Ces comportements ne sont que la partie émergée de l’iceberg d’une élite qui méprise les lois et opprime les plus vulnérables.
L’accumulation de ces scandales, qu’il s’agisse de l’expropriation des terres des plus faibles par des officiers supérieurs ou de jugements biaisés par une justice complice, a contribué à éroder la popularité du Président Oligui. Pourtant, il serait injuste de lui imputer la responsabilité directe de ces dérives. Les actes déshonorants de certains collaborateurs ne sont révélés à la présidence qu’après que les scandales ont éclaté, exposant le manque de loyauté de certains hauts fonctionnaires et l’étendue de leur corruption.
Brice Clotaire Oligui Nguema s’est engagé à restaurer l’honneur et la dignité du peuple gabonais. Mais comment avancer sereinement lorsqu’on est trahi par ses propres alliés ?
Le récent référendum a offert au Président une chance historique de rompre avec les pratiques de l’ancien régime. En réévaluant ses collaborateurs et en se débarrassant des éléments nuisibles, Oligui a l’occasion de prouver à son peuple qu’il est déterminé à mener la transition jusqu’à son terme avec intégrité et fermeté.
L’heure n’est plus aux alliances de circonstance ou aux nominations issues de calculs politiques. Oligui doit s’entourer d’une équipe restreinte, composée de femmes et d’hommes compétents, intègres et patriotes. Ce renouvellement est impératif pour mettre fin aux abus, aux détournements et à l’injustice qui gangrènent encore les institutions.
Brice Clotaire Oligui Nguema n’a jamais été l’architecte des abus commis par certains collaborateurs. Au contraire, il en est la première victime, car ces trahisons ternissent son ambition de bâtir un Gabon nouveau. Mais le peuple reste à ses côtés, conscient que le Président a encore les moyens de reprendre le contrôle et de redresser la barre.
En s’appuyant sur une équipe renouvelée et en se libérant des « canards boiteux » qui entravent la transition, Oligui peut redonner confiance à un peuple qui n’attend qu’une chose : voir ses aspirations à la justice et à la dignité enfin réalisées. Le prochain gouvernement sera décisif. Plus qu’un espoir, il devra être une promesse tenue.
Par Rhonny Starr Biyong