Tensions à la fonction publique : les chômeurs dénoncent le mensonge sur l’âge de recrutement à 44 ans.

La récente annonce gouvernementale promettant l’ouverture de la fonction publique aux Gabonais de plus de 40 ans a suscité un bref moment d’optimisme national. Cependant, cette lueur d’espoir s’est rapidement transformée en déception. Pour près de 300 chômeurs gabonais venus relancer leur dossier ce matin 15 avril 2024, la frustration est palpable. Le ministre de la fonction publique nie toute connaissance de cette décision portant l’âge de recrutement à 44 ans, affirmant n’avoir jamais reçu d’instructions à ce sujet. De plus, aucun des milliers de dossiers reçus pour le recrutement des 10 000 fonctionnaires promis par le président n’a été traité, faute de main-d’œuvre disponible.

Lors d’une récente déclaration de Madame Laurence Ndong en tant que porte-parole du gouvernement, cette dernière avait fait une annonce qui a tout de suite suscité un regain d’espoir chez de nombreux Gabonais âgés aujourd’hui de plus de 40 ans, voire 50 ans, qui n’avaient pas pu intégrer la fonction publique faute d’avoir dépassé l’âge maximum d’intégration fixé à 35 ans. Ils avaient pourtant déposé leur dossier à la fonction publique bien avant cet âge requis, mais leur dossier a tardé à être traité avant qu’ils ne dépassent cet âge. Aujourd’hui, pour plusieurs d’entre eux, 10 à 15 ans se sont écoulés et l’espoir de rentrer dans la fonction publique est perdu. Une nouvelle salvatrice est venue de la bouche de la porte-parole du gouvernement : les portes de la fonction publique leur sont de nouveau ouvertes :
« Alors que les intégrations étaient limitées jusqu’à 35 ans au moment où nous avons rouvert les recrutements, avec les 10 000 postes budgétaires qui ont été mis à disposition, l’âge de l’intégration à la fonction publique a été relevé à 44 ans. Donc, jusqu’à 44 ans, on pouvait intégrer les compatriotes en tant que fonctionnaires. Et de 45 ans à 55 ans, ils sont intégrés en tant que contractuels. Les Gabonais sont notre préoccupation. » Ainsi, cette annonce du ministre porte-parole est tombée comme une bouée de sauvetage.
Cette nouvelle a poussé près de 300 chômeurs unis dans une association à relancer leur dossier suite aux fameux 10 000 postes budgétaires que le président Oligui aurait dégagés pour désengorger le chômage des jeunes diplômés. Mais malheureusement, toutes ces déclarations ne sont que des élucubrations. Aucun dossier parmi les milliers déposés par les jeunes compatriotes n’a jusqu’à présent été traité en vue d’une intégration suite aux 10 000 postes budgétaires promis. Pire encore, le ministre affirme ne pas être au courant de la décision gouvernementale de relever le recrutement à la fonction publique à l’âge de 44 ans. Se disant avoir été dupés par les nouvelles autorités, les chômeurs ont décidé de ne pas quitter le ministère de la fonction publique où ils ont pris place. Malgré une forte présence militaire envoyée sur place, les jeunes ont décidé de ne pas se laisser faire, ce qui a coûté la vie à certains d’entre eux.
La situation décrite met en évidence les graves conséquences d’une communication gouvernementale incohérente et de l’incapacité à honorer les engagements politiques. L’espoir initial suscité par l’annonce d’une ouverture de la fonction publique à un âge plus avancé s’est rapidement transformé en déception et colère chez les chômeurs gabonais, qui se sentent trahis et méprisés. Ces événements soulignent l’importance cruciale de la transparence et de l’intégrité dans la gouvernance publique.

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