Ce qui se joue actuellement à l’Agence Gabonaise de Sécurité Alimentaire (AGASA) dépasse la simple grève : c’est une véritable mise en scène macabre, savamment orchestrée par un réseau interne décidé à saboter la réforme en cours. Sous des airs de chants de contestation et de tambours syndicaux, c’est en réalité une entreprise de déstabilisation méthodique qui se déroule au sein de l’Agence.
Depuis plusieurs semaines, le syndicat SYNATA bloque les activités. Mais derrière les slogans et les revendications, la vérité est tout autre : il s’agit d’une lutte pour la survie d’un système ancien, corrompu et bien rodé. Avant la réforme, l’AGASA était déjà en péril : fausses déclarations de recettes, malversations financières, services transformés en “chasses gardées”, circulation de produits impropres à la consommation et dette colossale de 938 millions de FCFA. Le personnel, démobilisé, utilisait le syndicalisme comme un bouclier de protection pour maintenir le statu quo.
Les premières décisions du nouveau Directeur général ont suffi à déclencher la tempête : réaffectation d’agents en poste depuis plus d’une décennie, dont le Secrétaire général du syndicat, et création de délégations provinciales avec brigades locales pour rendre l’Agence plus efficace et proche des populations. Ces mesures, pourtant prévues par les statuts de l’AGASA, ont mis à nu des intérêts occultes désormais menacés.



Ci-dessus les grevistes avec leur cerceuille
Derrière la grève, le sabotage est manifeste. Les faits parlent d’eux-mêmes : un cercueil a été déposé à l’entrée du siège pour intimider psychologiquement le Directeur général. Certains services stratégiques ont été volontairement paralysés pour nuire à la gestion. Des enregistrements audio, en possession de plusieurs sources internes, confirment l’existence d’échanges entre des syndicalistes se vantant d’avoir “fait tomber” des Directeurs généraux qui refusaient de se plier à leurs exigences mafieuses. Leurs réseaux, leurs complices et même leurs clients externes sont aujourd’hui identifiés et répertoriés.
Il ne s’agit plus d’une revendication salariale ou d’une querelle administrative, mais d’un véritable réseau mafieux qui cherche à conserver la main sur les flux financiers internes. Ces individus, habitués à détourner les fonds de l’entreprise à travers des “tontines” de plusieurs centaines de milliers de francs chaque semaine, voient dans la réforme un arrêt de mort de leurs activités illicites. Ils sont donc prêts à tout : à semer le désordre, à détruire l’image de l’Agence, et même à menacer physiquement ceux qui refusent de se soumettre à leurs règles.

Ci-dessus , jean delors biyogue bi ntougou
Face à cette situation, le Directeur général n’a plus le choix : il doit frapper fort. Dans le respect des lois, mais avec fermeté, il doit saisir la justice, exiger des enquêtes internes et administratives, suspendre les agents impliqués et coopérer avec les services compétents pour démanteler ces réseaux de prédation. L’État ne peut plus tolérer qu’une institution aussi stratégique que l’AGASA soit prise en otage par une minorité de saboteurs.
Car pendant que les tambours du désordre résonnent, les véritables résultats de la réforme se font déjà sentir : les inspections hebdomadaires ont quadruplé, le suivi des mises aux normes a triplé et le nombre d’infractions détectées a doublé. L’AGASA démontre ainsi que, lorsqu’elle est libérée des entraves mafieuses, elle peut redevenir un instrument efficace de protection du consommateur et de sécurité alimentaire nationale.
Mais pour cela, il faut du courage. Le temps des compromis est terminé.
Les tambours peuvent bien gronder, les chants s’élever et les cercueils être brandis : la restauration de l’ordre et de la probité publique à l’AGASA doit aller jusqu’au bout. Ceux qui ont longtemps vécu du vol et du sabotage doivent enfin répondre de leurs actes.
Car cette fois, ce n’est pas le Directeur général qu’on enterre à l’AGASA — c’est la corruption.











