La question de la subvention à la presse écrite au Gabon est un sujet brûlant qui soulève à la fois des espoirs et des inquiétudes parmi les acteurs du secteur médiatique. Le 29 septembre 2023, la ministre de la Communication a annoncé l’ouverture du dépôt des dossiers pour l’obtention de cette subvention, suscitant ainsi de vives attentes au sein des entreprises de presse. Cependant, les critères appliqués pour l’attribution de cette aide financière ont ravivé les craintes de voir se reproduire les pratiques autoritaires du passé, malgré les promesses de changement formulées par le nouveau président de transition.
Vendredi 29 septembre 2023, la ministre de la Communication a informé les responsables des médias écrits du dépôt de leurs dossiers pour l’obtention de la subvention allouée à la presse écrite. Cette aide financière est particulièrement attendue avec anticipation par les entreprises de presse cette année, portant l’espoir d’une révision à la baisse des critères qui, par le passé, semblaient viser à exclure un grand nombre d’organes de presse dans le but de restreindre leur liberté d’expression. Cela rappelle les pratiques autoritaires de l’ancien régime qui cherchait à museler la presse.
Cette situation suscite des inquiétudes au sein de la presse écrite privée, malgré les promesses du nouveau président de transition, qui s’était engagé à créer un environnement plus favorable, avec davantage de liberté et de ressources pour les médias. Cependant, le ministère semble maintenir les mêmes critères discriminatoires qui étaient en place sous l’ancien régime, ce qui alimente ces préoccupations.
Voici le communiqué du ministre faisant mention du fait que la lettre de demande au ministre doit comporter des justificatifs de création des entreprises de presse conformément au code de la communication. Cependant, la plupart des documents exigés par le ministère ne sont pas prévus dans le code de la communication. Il s’agit de mesures iniques inventées par les équipes de l’ancien ministre, qui étaient à la solde du pouvoir dictatorial d’Ali Bongo. Il est préoccupant de constater que ces anciens du régime ressuscitent les bonnes vieilles méthodes d’exclusion, au risque de mettre en péril la politique du chef de l’État et de son nouveau ministre.
Voici les critères iniques utilisés pour restreindre l’accès à cette aide de l’État, des critères qui n’ont rien à voir avec ce que prévoit la loi. Ce sont des méthodes orthodoxes employées à l’époque dictatoriale d’Ali Bongo, qui sont réveillées aujourd’hui par ses anciens collaborateurs restés en fonction.
Ci-dessous, les modalités de création d’une entreprise, ainsi que les éléments justificatifs qui diffèrent des exigences du ministère pour l’accès à cette subvention.
La subvention à la presse écrite au Gabon demeure un enjeu crucial pour la liberté de la presse dans le pays. Alors que les acteurs de ce secteur nourrissaient l’espoir d’une modification des critères d’attribution sous la nouvelle administration, les récentes annonces du ministère de la Communication ont ravivé les craintes quant à la persistance des pratiques du passé. La communauté médiatique gabonaise reste donc en suspens, attendant de voir si les promesses de changement se concrétiseront ou si les anciennes méthodes autoritaires proposées par d’anciens cadres de l’ancien régime restés en fonction continueront de faire obstacle à la liberté de la presse. Cela pourrait également mettre en péril la confiance que l’ensemble de la presse accorde aujourd’hui à son nouveau président et au ministre qu’il vient de nommer à la tête du ministère de la Communication.