Sorcellerie entre artistes : Le suicide collectif de la communauté artistique gabonaise

Dans une déclaration récente, Rody Menié met en lumière un problème latent qui gangrène le milieu artistique : la jalousie, l’hypocrisie et le manque de solidarité. Alors que la scène artistique gabonaise devrait être un espace de soutien et d’entraide, il est consternant de voir que les premiers à tirer dans les pattes de leurs pairs sont bien souvent d’autres artistes eux-mêmes. Ce phénomène, comparé à une forme de « sorcellerie », nuit gravement à la profession, rendant difficile toute avancée collective.

Le constat de Rody Menié est accablant : trop souvent, un artiste organise un concert ou lance un projet pour dynamiser sa carrière, mais il se retrouve victime de boycotts de la part de ses propres confrères. Ce manque de soutien mutuel ne fait qu’aggraver la précarité dans laquelle vivent déjà nombre d’artistes gabonais. Des situations d’extrême détresse sont devenues monnaie courante : artistes incapables de se soigner, appelant à l’aide en fin de vie, exposés à la mendicité publique sur les réseaux sociaux. Ces scènes d’humiliation collective ont terni l’image même de l’art dans le pays.

« Nous sommes nos propres ennemis », déclare-t-il, indigné. Le sabotage entre artistes a des conséquences désastreuses. Chaque fois qu’un projet est torpillé par l’envie ou la rancœur, c’est toute la communauté artistique qui s’affaiblit. Rody Menié appelle à un sursaut d’unité et de solidarité, pour qu’enfin les artistes puissent subvenir à leurs besoins de manière autonome et digne, sans devoir quémander de l’aide à chaque difficulté.

Mais ce n’est pas tout. Le comportement de certains va encore plus loin : lorsque l’un des leurs est à l’agonie, certains se précipitent pour prendre des vidéos et publier des selfies, cherchant à tirer profit de la détresse de leur confrère. Une honte. « Est-ce ainsi que l’on aide un artiste ? Quand il est à l’agonie ? », s’indigne-t-il. La vraie aide, selon lui, c’est de soutenir l’artiste en amont, dans ses projets, afin qu’il puisse vivre décemment de son travail.

Le message de Menié est un avertissement urgent. Si les artistes continuent à se tirer dans les pattes, la scène artistique gabonaise, déjà fragile, est vouée à l’autodestruction. Et il le dit sans ambages : « Ce que nous faisons, c’est de la sorcellerie entre nous ! » Les artistes du Gabon doivent comprendre que l’union fait la force. Que la musique qu’ils produisent n’est que le reflet de ce qu’ils sont dans leur cœur. Si ce cœur est corrompu, alors leur carrière stagnera dans l’obscurité.

La question qui demeure est la suivante : jusqu’à quand la communauté artistique gabonaise continuera-t-elle à creuser sa propre tombe ? Le cri de Rody Menié résonne comme un appel à la conscience collective : le temps de l’unité est venu, ou bien il ne restera bientôt plus rien à sauver.

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