À l’heure où le Gabon traverse une transition cruciale, l’appel prématuré de Serge Maurice Mabiala à la candidature du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, à l’élection présidentielle de 2025, sonne comme un dangereux acte de déstabilisation politique. Derrière cette déclaration se cache une tentative flagrante d’opportunisme politique, qui menace non seulement l’honneur du président de la transition mais aussi la crédibilité démocratique du pays.
Dans un contexte où le Gabon doit prouver au monde entier que cette transition militaire est une étape temporaire, respectueuse des principes démocratiques, de telles déclarations sèment le trouble. Les attentes, tant internes qu’externes, sont claires : le pays doit démontrer que le processus engagé est fondé sur une véritable volonté de restauration institutionnelle et non sur un projet de confiscation du pouvoir. Or, l’appel prématuré de Mabiala risque d’être perçu comme une tentative d’établir une continuité autoritaire. Il jette une ombre sur les intentions réelles du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) et pourrait discréditer les réformes en cours. En cela, cet appel n’est pas seulement irresponsable ; il est nuisible à la stabilité nationale.
Brice Clotaire Oligui Nguema a besoin d’alliés honnêtes, capables de critiquer lorsque cela est nécessaire et d’encourager lorsque cela est mérité. Les flagorneurs et opportunistes, comme Serge Maurice Mabiala, ne servent qu’à flatter leur propre ambition, sans souci des véritables enjeux pour le pays. Ces comportements, loin de renforcer la transition, la fragilisent en alimentant des soupçons de manipulation et d’autoritarisme déguisé.
Depuis le coup d’État qualifié de « libération », l’engagement pris devant le peuple gabonais et la communauté internationale est clair : cette période de transition doit mener à une véritable démocratie. La victoire du « oui » au référendum ne doit pas être détournée pour justifier un maintien au pouvoir. Elle doit servir à renforcer les institutions, pas à les détourner à des fins personnelles ou partisanes. Les références à des figures militaires historiques comme De Gaulle ou Sankara ne sauraient justifier une telle démarche. Comparer la situation gabonaise actuelle à celle de ces époques et contextes différents est une tentative maladroite de légitimer l’injustifiable.
Le Gabon a besoin de clarté, d’honnêteté et de rigueur dans cette phase délicate. Les déclarations opportunistes de partisans kounabeliste comme Serge Maurice Mabiala doivent être fermement condamnées. Elles nuisent à la transition, au président Oligui Nguema et à la nation tout entière. L’avenir démocratique du Gabon ne peut se construire sur des jeux de pouvoir déguisés en appels patriotiques. Il est temps de dénoncer ces comportements pour préserver l’intégrité du processus en cours et l’honneur de ceux qui se battent pour un Gabon nouveau.