Les entreprises de recyclage de fer de la zone industrielle spéciale (ZIS) de Nkok, au Gabon, sont sur le point de s’effondrer. Elles risquent de manquer de matières premières essentielles, en raison d’une augmentation scandaleuse et frauduleuse des autorisations spéciales d’exportation des rebuts de fer, accordées en totale violation des lois en vigueur. Cette situation grotesque menace de paralyser l’industrie locale et de détruire des milliers d’emplois.
Lors d’une réunion récente entre l’administrateur général de la ZIS de Nkok et les industriels, ces derniers ont exprimé leur colère et leur indignation. Ils ont révélé que de nombreux collecteurs obtiennent des autorisations d’exportation, contournant de manière éhontée l’obligation légale de privilégier l’approvisionnement des usines locales. Cette mascarade met en péril l’ensemble du secteur industriel et des milliers d’emplois.
Les industriels ont demandé le soutien de l’administrateur général pour comprendre comment ces collecteurs, qui n’ont pas leur accord de non-objection, parviennent à obtenir de telles autorisations. Ils ont également saisi le Président de la Transition et le Premier ministre pour dénoncer les décisions inacceptables de l’administration du commerce, qui favorisent ces exportations illégales.
Ci-dessous , des rebuts de fer prêts à être exportés avec des autorisations en totale violation des lois en vigueur au Gabon : un véritable scandale
Il est inconcevable que l’accord de non-objection des industriels, une étape cruciale avant toute autorisation d’exportation, soit systématiquement ignoré. Ce manquement flagrant à la procédure crée une situation critique pour les entreprises locales, qui se voient délibérément privées des matières premières nécessaires à leur fonctionnement.
La réglementation, notamment les articles 6 et 7 de l’arrêté N° 0016 du 7 août 2013, stipule clairement que les industriels locaux doivent avoir la priorité pour l’achat des rebuts de fer. Pourtant, ces règles sont cyniquement piétinées : les collecteurs préfèrent exporter leurs rebuts vers le Maroc et l’Inde, bénéficiant mystérieusement d’autorisations spéciales obtenues par des moyens douteux.
Cette situation abjecte soulève de graves questions sur les priorités du gouvernement. Comment peut-il être toléré que des intérêts d’exportateurs étrangers, souvent masqués par des prête-noms gabonais, soient privilégiés au détriment du développement industriel local et de la création d’emplois ? C’est un véritable sabotage économique orchestré contre notre pays !
Les industriels, excédés, se disent prêts à encadrer les jeunes Gabonais désireux de travailler comme collecteurs, afin de les autonomiser et de les éloigner des réseaux d’exportateurs étrangers. Ces initiatives visent à garantir une véritable préférence nationale, avec des bénéfices tangibles pour l’économie locale.
Par ailleurs, les industriels ont décidé de saisir le ministre de l’Économie, le ministre de l’Industrie et les responsables de la ZIS de Nkok. Ils exigent que ces autorités interpellent leur collègue du Commerce sur ces pratiques illégales et scandaleuses. Ils demandent également l’annulation immédiate des autorisations d’exportation émises dans des conditions manifestement illégales.
Il est impératif que les responsables de la transition agissent sans délai pour mettre fin à ces dérives intolérables et protéger l’industrie locale. Il en va de la survie des usines de Nkok, de l’avenir des emplois et du développement économique du Gabon. Continuer à tolérer cette fraude organisée serait une trahison envers notre pays et nos travailleurs.