Saviez-vous pourquoi, l’équipe de foot de l’Argentine n’a jamais eu de joueur noir ?

Seule équipe de football en Amérique du Sud qui n’a jamais eu du tout de joueur noir dans sa composition strictement composée de blancs, se cache, l’histoire sombre d’un odieux sacrifice organisé de façon systématique pour anéantir de la moitié à 30%, la population noire lors de l’indépendance de l’argentine en 1816, une extermination qui continua avec l’appui, durant des décennies, d’une politique d’épuration graduelle.

Enfoui dans les tiroirs sombres de l’histoire de l’Argentine, des Textes de l’écrivain sénégalais Camara Laye vous en parle. 

Une équipe d’Argentine d’il ya 6 ans .

‘’La politique du blanchiment de l’Argentine fut instiguée et implémentée par une succession de pouvoirs politiques avec des dirigeants comme Mariano Moreno, Bernardino Rivadavia et Domingo Faustino Sarmiento. D’abord, les hommes noirs furent les combattants des multiples guerres d’indépendance de l’Argentine menées de 1810 à 1818 contre l’Espagne colonialiste mais aussi contre les pays voisins : l’Uruguay, le Paraguay et le Pérou. Avec de fausses promesses de meilleures conditions de vie que les politiciens leur avaient avancées, les hommes noirs seront en première ligne sur différents fronts, servant de boucliers humains. C’est ainsi qu’ils ont péri massivement. Après 8 ans de guerres à servir de chair à canon, leurs veuves et enfants ne bénéficieront d’aucune amélioration de conditions de vie promises.

Ensuite, les épidémies de fièvre jaune qui se sont succédées en Argentine de 1852 à 1871 vont malheureusement décimer le reste des noirs Argentins qui avaient survécu aux guerres d’indépendance. La cruelle réalité est que le pouvoir politique négrophobe avait refusé de fournir des soins médicaux aux villes et quartiers majoritairement noirs, les abandonnant à la merci des épidémies. À ce stade, à la fin du 19ème siècle, il ne restait plus qu’une très faible population de noirs en Argentine, des femmes majoritairement (car leurs hommes avaient péri dans les guerres d’indépendance).

Une famille noire d’Argentine des années 1800

Autour de 1900, les pouvoirs politiques lancent une dernière opération de blanchiment de l’Argentine en ouvrant le pays aux migrants Européens qui fuyaient la première et la deuxième guerre mondiales ; et parmi ces migrants Européens, de nombreux Nazis qui fuyaient la justice des alliés. Vous pouvez deviner la conséquence raciale sur l’infime population restante des noirs Argentins. Il naîtra un phénomène sadique : les femmes noires, pour éviter que leurs progénitures subissent la ségrégation et l’oppression qu’elles ont connues, vont chercher à avoir uniquement des enfants métisses avec tout blanc qui était intéressé. Il fallait être le plus clair possible pour moins subir la ségrégation. Les enfants métisses qui naîtront, à leur tour, vont chercher à faire uniquement des enfants avec des hommes blancs, etc…. Cette pratique répétée en deux générations, a dilué et fait disparaître les traits et le phénotype afro, complétant ainsi le long processus de génocide de la population noire de l’Argentine.

En 2022, à la minute où nous sommes, les noirs en Argentine représentent moins de 0,5% de la population. Les rares noirs que vous y verrez sont soit des diplomates (ambassadeurs) postés par les pays Africains, soit des touristes non avertis qui ne vont pas tarder à fuir la négrophobie qui y est d’un autre degré.

La composition de l’équipe de football de l’Argentine n’est qu’une petite partie visible d’un immense iceberg national.’’

Les Textes de Camara Laye

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