À Libreville, la politique locale vient de découvrir une nouvelle méthode révolutionnaire : pleurer, crier et se rouler par terre. Haresse Kengue, candidate au 6ᵉ arrondissement, s’est transformée en tragédienne du bitume pour dénoncer son exclusion des listes électorales. Résultat : le président intervient, sa candidature est validée, et les autres victimes de la machine administrative sont sauvées… grâce à ses roulades.
Mais derrière le spectacle digne d’un théâtre municipal, une question s’impose : peut-on vraiment confier les clés de la mairie à quelqu’un dont le plan de bataille consiste à pleurer comme un bébé ?
Les avantages : un show qui rapporte des points
- Visibilité instantanée : Haresse est passée du statut d’inconnue à celui de héroïne nationale, avec des milliers de spectateurs sur le trottoir et sur les réseaux sociaux.
- Sympathie populaire : elle incarne la « citoyenne ordinaire », capable de défendre ses droits avec ses seules armes : ses larmes et ses roulades.
- Pouvoir de pression : quand un ministère entier tremble face à un corps humain étalé sur le bitume, le message est clair : ici, on ne rigole pas avec l’émotion.
Les inconvénients : fragilité et crédibilité en jeu
- Leadership émotionnel : gérer une mairie implique budgets, urgences et conflits sociaux. Si Haresse s’effondre devant le ministère, que fera-t-elle face à une crise d’eau ou à une grève ?
- Risques de caricature : les adversaires n’attendent que le prochain épisode pour tourner la candidate en ridicule : « encore une roulade, encore un sanglot ».
- Précédent dangereux : si la mairie devient une scène de théâtre permanent, les habitants risquent de voir leurs problèmes traités… avec mouchoirs et doudous.
Héroïne ou gardienne de la garderie municipale ?
La scène a fait sensation, mais elle transforme la campagne en théâtre électoral. D’un côté, Haresse gagne le capital sympathie et l’image d’authenticité. De l’autre, elle s’expose comme candidate potentiellement fragile, incapable de tenir face aux véritables tempêtes de la gestion municipale.
En attendant les urnes, une chose est sûre : au Gabon, la politique semble parfois se jouer moins avec des programmes et des compétences qu’avec des biberons, des roulades et des torrents de larmes. Reste à savoir si ce nouveau style permettra de gérer un arrondissement ou seulement d’animer un bitume devenu scène de théâtre.
