Ad image

Réplique de Ndong Sima à Moundounga : quand la montagne accouche d’un moustique

468 vues
4 Min Read

La sortie médiatique de l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima, censée répondre aux accusations gravissimes portées contre lui par le vice-président de la République, Séraphin Moundounga, était très attendue. Mais au lieu d’un coup de poing juridique et politique à la hauteur de l’affront, le pays a eu droit à un simple sermon, certes ferme, mais bien trop en dessous de ce que la situation exigeait.

Car il faut bien le rappeler : les propos de Séraphin Moundounga ne relèvent pas de la simple querelle politicienne. Ils constituent une attaque frontale contre l’honneur d’un homme, mais aussi contre les principes fondamentaux de notre République. Accuser sans preuve Raymond Ndong Sima de tribaliste, en avançant des mensonges grossiers notamment celui selon lequel son parti ne serait représenté que dans sa province est une faute politique majeure. Pire encore, c’est un acte de calomnie publique, lourdement réprimé par la loi gabonaise.

Dans un pays où les autorités elles-mêmes, il y a à peine quelques semaines, dénonçaient les dérives des réseaux sociaux en rappelant que « mentir sur autrui dans le but de nuire à son honneur » constitue une infraction sévèrement punie, l’opinion s’attendait à une réponse exemplaire. Beaucoup de Gabonais espéraient voir l’ancien Premier ministre annoncer clairement qu’il allait porter plainte, non seulement pour laver son honneur, mais surtout pour envoyer un message fort : la justice n’est pas un privilège réservé aux puissants, elle appartient à tous.

Or, ce moment de vérité n’a pas eu lieu. Au lieu de saisir l’occasion pour rappeler que personne n’est au-dessus de la loi pas même un vice-président, Raymond Ndong Sima s’est contenté d’un recadrage politique, certes argumenté, mais bien trop poli. Il a démontré, documents et exemples à l’appui, que son parti est bel et bien représenté dans plusieurs provinces, et rappelé son propre parcours marqué par le respect de la diversité nationale dans ses équipes. Mais ce discours, aussi précis soit-il, n’a pas suffi à combler les attentes d’une population exaspérée par l’impunité.

- Publicité -

C’est là que réside toute la déception : en laissant Séraphin Moundounga libre de ses mensonges, Ndong Sima a raté l’occasion de transformer une attaque en démonstration de force démocratique. Il avait entre les mains la possibilité de montrer que l’État de droit n’est pas un slogan, mais une réalité. Au lieu de cela, il a offert à son détracteur une sortie sans conséquence.

Dans une République qui se veut nouvelle et qui prétend combattre les vieux démons du tribalisme, de la diffamation et de l’arrogance politique, un vice-président qui ment publiquement pour salir un adversaire ne devrait pas échapper à la justice. Séraphin Moundounga doit répondre de ses paroles devant les tribunaux. Non pas seulement pour Raymond Ndong Sima, mais pour tous ceux qui croient encore que l’honneur et la vérité méritent d’être défendus.

Share This Article
Quitter la version mobile