Le récent remaniement ministériel a fait vibrer les gradins de l’opinion publique. Quatre ministres ont été sortis du terrain, 10 nouveaux joueurs font leur entrée, et deux effectuent un simple changement de poste. Mais face à cette composition renouvelée, une question persiste : cette équipe est-elle vraiment à la hauteur des attentes du peuple, qui réclame depuis la transition un renouveau radical sur le terrain ?
Malgré la pression populaire pour un changement en profondeur, le sélectionneur Brice Clotaire Oligui Nguema a décidé de maintenir les postes clés aux mains des mêmes cadres. Les modifications apportées ressemblent davantage à des ajustements tactiques qu’à une refonte stratégique. À cela s’ajoute l’intégration de profils encore peu connus, dont la réputation d’intégrité est cependant mise en avant.
À l’approche d’une présidentielle capitale, cette formation donne l’impression de ne pas être l’équipe offensive attendue pour mener la victoire. Pourtant, lorsque l’on analyse le jeu d’Oligui Nguema, il semble que ce choix relève d’une tactique bien pensée : préserver ses véritables atouts pour un moment plus décisif.
Oligui Nguema, en fin stratège, semble jouer une partie prudente. Les éléments capables de transformer le match sont gardés au chaud sur le banc. Ces « titulaires » attendent le bon moment pour entrer en scène : après une victoire électorale éventuelle. Les déployer prématurément reviendrait à risquer leur mise en difficulté ou à les exposer à une fatigue politique inutile.
Source Union
Cette stratégie s’inscrit dans une vision de long terme. Le Gabon fait face à des défis majeurs : un chômage écrasant, un coût de la vie asphyxiant, des infrastructures en piteux état, et une santé publique en souffrance. Pour relever ces défis, il faudra une équipe soudée, formée et fidèle aux idéaux du capitaine. Ce n’est qu’après la première victoire que les véritables réformes pourront être mises en œuvre avec audace.
Cette stratégie ressemble à une approche en deux temps. Dans l’immédiat, Oligui Nguema aligne une équipe de transition, composée de techniciens et d’administrateurs capables de maintenir la stabilité et de poser les bases d’une gouvernance sereine. Pendant ce temps, les futurs piliers de la reconstruction affûtent leurs compétences loin des projecteurs, prêts à entrer en jeu lorsque le contexte sera plus favorable.
Ce pari est risqué, mais loin d’être insensé. En politique, comme dans le sport, les mauvais choix tactiques peuvent coûter cher. En conservant ses meilleurs éléments en réserve, Oligui Nguema démontre une vision lucide des enjeux à venir. Cependant, les supporters, impatients de voir un véritable changement, attendront des résultats concrets pour juger de l’efficacité de cette tactique.
Le remaniement ministériel actuel pourrait bien être un simple round de chauffe dans un plan plus vaste. Oligui Nguema, tel un entraîneur avisé, semble miser sur une montée en puissance progressive. Le temps de la reconstruction totale viendra après une stabilisation politique et une victoire électorale décisive. Si cette vision stratégique se confirme, le Gabon pourrait amorcer une nouvelle ère, portée par une équipe solide, prête à relever les défis majeurs du pays. En attendant, la patience des Gabonais sera mise à l’épreuve, mais l’espoir d’un avenir meilleur reste vivace.
