Réforme des importations automobiles au Gabon de 5 à 8 ans : Ce qui se cache derrière l’annonce !

Depuis l’annonce du changement des règles d’importation des véhicules au Gabon, les Gabonais sont plongés dans l’euphorie. Cependant, le Lieutenant-Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, en levant le voile le 5 décembre 2023 sur la modification du décret 00551/PR/MTN de 2016, a révélé une transmutation décisive qui mérite un examen plus approfondi.

Ce décret, qui avait initialement interdit l’importation de véhicules de moins de 5 ans, avait considérablement réduit le taux d’importation des véhicules d’occasion, contribuant au vieillissement du parc automobile gabonais. La nouvelle mesure autorise désormais l’importation de véhicules d’occasion jusqu’à 8 ans, une annonce saluée comme une réponse aux revendications populaires visant à rendre les moyens de transport plus accessibles.

Cependant, derrière cette apparente avancée, se dissimulent de nombreux non-dits. Un examen approfondi révèle que la majorité des Gabonais, en particulier ceux de la classe moyenne et les plus démunis, ne pourront guère bénéficier de cette réforme. À une époque où ces groupes sociaux achetaient des voitures d’occasion en Europe, celles-ci avaient souvent plus de 15 ans et étaient disponibles à des prix inférieurs à un million de FCFA. Aujourd’hui, les coûts de douane et de transport ont considérablement augmenté, rendant les véhicules de moins de 8 ans, même en Europe, inabordables pour la plupart des Gabonais.

Ci-dessous, Véhicule de 21 ans en très bon état à moins de 2 millions FCFA , comme on pouvait l’acheter à l’époque de la restriction à 5 ans.

Les prix des voitures de moins de 8 ans restent élevés chez les concessionnaires européens, souvent autour de 8 000 euros (5,2 millions de francs CFA) et plus pour des véhicules capables de résister à l’état de nos routes pendant un bon moment, une somme trop importante pour la plupart des Gabonais, même pour ceux qui ont un salaire moyen. La perspective d’obtenir une voiture à un prix inférieur est rare et dépend de la chance de tomber sur une vente privée. De plus, la question cruciale demeure : le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a-t-il prévu de réduire les taxes liées à l’exportation de ces véhicules ?

Ci-dessous, deux véhicules âgés de 8 ans, chacun affichant un coût de plus de 8000 euros ( plus de 5 millions FCFA) en France. En prenant en compte les taxes, les frais additionnels, et le transport, le coût total de chaque voiture atteindra 8 millions FCFA. Combien de Gabonais auront la capacité financière de les acquérir ?

En conclusion, les taxes et autres frais élevés liés à l’importation de véhicules, combinés au coût toujours élevé des voitures de moins de 8 ans en Europe, suggèrent que cette décision ne profitera qu’aux privilégiés, ceux qui bénéficient déjà de salaires très élevés. Cette réforme semble être davantage une déclaration d’intention qu’une réelle amélioration de l’accessibilité des moyens de transport pour tous les Gabonais. En tout cas, l’avenir en dira plus.

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