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Alors que le gouvernement prépare de nouvelles opérations de paiement des rappels de solde, un véritable branle-bas de combat s’est enclenché parmi les agents publics gabonais. La consigne est claire : chaque fonctionnaire doit constituer et déposer un dossier physique à la Direction de la Solde, malgré le fait que cette institution possède déjà toutes les informations sur l’évolution des carrières. Un paradoxe administratif qui met en lumière les difficultés que rencontrent ces agents et soulève des questions cruciales sur le rôle des syndicats dans cette crise.
Depuis la dernière opération de recensement des fonctionnaires à la fin de 2023, sous l’ère du CTRI, beaucoup ont découvert des changements inattendus dans leur situation administrative. Pourtant, aujourd’hui, réunir les pièces requises pour un dossier de rappel de solde reste un défi colossal. Le ministère de la Fonction Publique peine à fournir les arrêtés nécessaires (intégration, titularisation, avancement, reclassement) dans des délais raisonnables. Résultat : les fonctionnaires sont pénalisés, freinés dans leurs démarches, et souvent désemparés face à une bureaucratie rigide et inefficace.
Face à cette situation préoccupante, les syndicats, pourtant censés défendre les intérêts des travailleurs, brillent par leur absence. Où sont ces leaders syndicaux qui, jadis, montaient au créneau avec force et verve pour défendre les agents publics ? Leur mutisme actuel frôle le mépris, laissant les fonctionnaires seuls face à leurs difficultés. Lors de l’opération de paiement des rappels du 12 novembre dernier, ils ont été accusés de ne pas avoir suffisamment informé les agents de l’urgence de préparer leurs dossiers. Leur réponse ? Un rejet de responsabilité cynique, reprochant aux fonctionnaires de ne pas avoir prêté attention à quelques interventions télévisées.
Les syndicats n’ont pas jugé utile de mener une campagne d’information sur le terrain. Pas d’assemblées générales dans les écoles, les hôpitaux, ou les autres structures publiques. Rien. Un silence assourdissant qui contraste avec la gravité de la situation. Comment les syndicats peuvent-ils espérer représenter efficacement les travailleurs s’ils ne sont pas présents là où ils sont le plus attendus ?
Il est urgent de trouver des solutions concrètes. Une piste serait que le ministère de la Fonction Publique délivre, à chaque demandeur, un coupon certifié attestant de leur situation administrative actuelle. Ce document signé par un responsable et tamponné permettrait de faciliter la constitution des dossiers. Les idées ne manquent pas, mais encore faut-il une volonté réelle de les mettre en œuvre.
Les agents publics gabonais méritent mieux qu’un parcours du combattant administratif doublé d’un silence syndical déconcertant. Les syndicats doivent reprendre leur rôle de défenseurs et redevenir les voix des travailleurs qu’ils prétendent représenter. Le temps presse, et la situation exige des actions immédiates, car les fonctionnaires ne peuvent plus se permettre d’attendre.
Texte initial d’Elvis Wang, artiste chanteur, auteur-compositeur, arrangeur, membre de l’ASSAGA et du BUGADA, agent public du département Santé Publique. Revu et corrigé par la rédaction du magazine Super Star.