Rejeté au Cameroun pour des écarts d’éthique, Raoul Christophe Bia s’est imposé dans les médias gabonais avec une audace condescendante. Cet ancien journaliste de Vision 4, célèbre pour ses reportages de « règlements de comptes », a dû faire face à ses erreurs passées. Dans une lettre de Mea Culpa, publiée par Le Bled Parle, il s’exprimait ainsi pour présenter ses excuses :
« En tant que journaliste, mon rôle est d’informer, d’éduquer et de divertir. Je reconnais que par le passé, j’ai pu outrepasser ces fonctions en adoptant une ligne éditoriale partisane, ce qui a malheureusement nui à la réputation et au bien-être de plusieurs personnes, y compris votre famille. Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces actes. »
Dans cette lettre, Raoul s’adressait spécifiquement à Mme Emilienne Mvogo, chef du centre des impôts, et à son époux Aimé Robert Biyina, également journaliste, en plus de l’ancien directeur général des impôts, Modeste Mopa. Il avouait que son approche avait été guidée par des intérêts personnels, soulignant que ses reportages « partisans » avaient causé du tort à plusieurs personnes au lieu d’être objectifs et respectueux de l’éthique.
Cependant, ce mea culpa, qui l’a contraint à quitter le Cameroun, ne semble pas le dissuader d’adopter la même approche au Gabon, où il bénéficie d’un traitement de faveur. Bien que les journalistes gabonais reçoivent de modestes jetons de présence lors des conférence de presse à la présidence et attendent toujours les améliorations promises pour la presse locale, Raoul Christophe Bia a été accueilli comme une figure incontournable, bien payé ( prés de 2 millions de FCFA par mois) et dédaigneux. Cette préférence a de quoi indigner les Gabonais, qui voient en ce « roi déchu » un modèle de favoritisme injustifié.
Les autorités gabonaises devraient réfléchir aux implications de confier une telle tribune à quelqu’un dont les pratiques journalistiques controversées sont bien connues. Restaurer l’honneur national devrait signifier s’entourer de journalistes intègres et respectueux des valeurs locales, afin de répondre aux attentes légitimes des citoyens gabonais.