Propos tribalistes de Max Anicet Koumba: Estelle Ondo s’interroge sur le silence des autorités.

Les propos tribalistes tenus par Max Anicet Koumba, Président du  parti politique dit des Gaulois lors de la dernière session plénière du Conseil National de la Démocratie (CND) n’ont pas fini de susciter des réactions au sein de la classe politique gabonaise.

Ici, dans son intégralité, la réaction de  Estelle Ondo, députée à l’Assemblée Nationale et ancienne ministre de la république :

‘’Nous ne nous lacerons jamais de dénoncer les actes qui enfoncent le pays et empêchent le Gabon d’évoluer.

Quels qu’ils soient, d’où qu’ils viennent, c’est un devoir sacré de défendre et protéger notre beau pays, chacun à son niveau contre les démons du tribalisme, la haine de l’autre, les actes anti patriotiques de toutes sortes.

Il y a quelques années, j’avais condamné les propos tendancieux d’un collaborateur du Chef de l’Etat qui, malgré sa position, avait stigmatisé littéralement, et insulté toute une communauté. Dans sa haine contre les Fang, il ira jusqu’à envisager leur extermination…Je m’en étais offusqué, comme je m’offusque encore aujourd’hui contre les propos insensés et irresponsables de ce « leader politique » qui ne mérite même pas que je cite son nom.

Ces dérapages intolérables sont révélateurs d’une situation qui couve et que l’on feint d’ignorer. On ne peut pas construire un pays en voulant exclure une composante de son peuple et dont la communauté linguistique et culturelle s’étend dans toute la sous-région.

Cela fait trop longtemps que nous entendons ici et là « TSF »(Tout Sauf les Fang), ce slogan devenu un programme d’action pour certains politiques à l’esprit chagrin. Il y a tant de choses, d’actes attentatoires à notre vivre ensemble dans la paix, qu’il devient urgent de corriger et de réprimer.

Aujourd’hui je viens dénoncer et condamner une fois de plus, les propos tenus par un distrion politique.

Les propos tenus par ce dernier ne sont pas neutres et révèlent une volonté manifeste de susciter la haine contre une communauté ciblée: les Fang.

Je ne comprends pas pourquoi un tel acharnement quand nous savons que ce ne sont pas les fang qui occupent tous les postes stratégiques de ce pays. Comme l’a si bien suggéré son contradicteur, qu’on fasse le point sur la situation du Gabon! On s’apercevra à l’évidence que les Fang ne sont pas le mal du pays, au contraire.

Les propos tenus au CND doivent être pris au sérieux. Nous ne pouvons pas laisser passer et étouffer cette affaire, Feu Casimir Oye Mba l’avait si bien rappelé dans l’un de ses derniers discours, « Arrêtez avec cette affaire de tribu, d’ethnie, on s’en fout de ça ! On est fatigué, c’est fini au Gabon ! Nous ne voulons plus de ça. »

De même, je m’interroge sur le silence des autorités chargées de préserver et de garantir la cohésion sociale, la paix et l’unité nationale dans notre pays.

Ne serait-il pas judicieux de rassembler les personnalités politiques de tous bords, la Société Civile, les confessions religieuses, afin d’initier un débat ouvert et honnête sur un malaise qui perdure depuis des années et que certaines personnes veulent entretenir.

J’invite le gouvernement à présenter un projet de loi sanctionnant les propos haineux et tribalistes qui vont à l’encontre de la construction de l’unité nationale, j’en appelle au Président de la République, qui est le garant de cette unité nationale, et de la paix dans notre pays à mettre un terme à de tels propos haineux.’’

Estelle Ondo. Députée à l’Assemblée Nationale

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